La maison - la critique

Manuel Poirier comme on l’aime : un film juste, profond, émouvant, sur les blessures de la vie et la mouvance des liens.

L’argument : C’est l’histoire de Malo, père de trois enfants et en instance de divorce, qui découvre par hasard, avec un ami, une maison qui doit être vendue aux enchères.
C’est aussi l’histoire de cette lettre de petite fille qu’il a trouvée dans la maison.
Et c’est l’histoire de cette maison qui a été saisie pour être vendue et qui est la maison d’enfance de deux jeunes sœurs...

Notre avis : On retrouve dans cette belle Maison tout ce qui nous fait apprécier le cinéma de Manuel Poirier. Des êtres cabossés, confrontés aux blessures de l’existence (ici, un divorce avec enfants, la mort d’un père...), qui tentent vaillamment, avec leurs forces et surtout leurs faiblesses, de s’en sortir. Un cinéma à hauteur d’homme, sensible et juste, d’une infinie tendresse. Le ton est mélancolique, proche de l’âpreté, dans le deuil des êtres et des relations, mais également le lien (son mystère, sa mouvance) ; la maison en devient le puissant symbole. Que cela ne vous arrête pas : La maison n’est pas drôle, mais profondément incarné par des personnages, parfaitement interprétés (Sergi Lopez, comme d’habitude, mais également Bérénice Béjo, très émouvante dans un registre inhabituel) et des lieux (on retrouve l’attachement du réalisateur pour la province, qu’il est l’un des seuls à savoir si bien dépeindre). On se dit qu’il y a là un peu de Pialat, compliment pesé, et pas mince.
Ténu, tendu, prenant, ce film trotte dans nos têtes, comme toutes les œuvres sensibles et vraies. À sa manière, un petit miracle.