La loi du silence - Alfred Hitchcock - critique

Critique : Une nouvelle fois, le cinéaste utilise le principe de l’innocent injustement accusé. Il le place ici à une dimension extrême puisque le héros, un prêtre dépositaire d’une confession de meurtre, se refuse de la révéler à la police. Sur ce postulat, le récit va décrire le douloureux parcours du père Logan, qui va être accusé du meurtre, ayant lui-même un lien indirect avec l’avocat assassiné.
Lui, se refusant à communiquer sur le drame, c’est Ruth, son amie, avec qui il était fiancé avant d’entrer dans les ordres, qui va essayer de le disculper face à l’inspecteur Larrue (Karl Malden).

Si cette œuvre reste mineure, par rapport aux autres productions de Hitchcock dans les années 1950, moins spectaculaire et reposant sur un postulat du secret de la confession qui n’est pas forcément compris par tous, elle n’en développe pas moins ses thèmes de prédilection : la culpabilité, la crainte de la police, les allusions sexuelles, la morale de la société...

Montgomery Clift, à la beauté fragile, incarne à la perfection ce prêtre torturé par son vœu de silence, dont la vie d’avant va se trouver étalée sur la place publique (on en verra les principaux événements au cours de plusieurs flash-back toujours racontés par Ruth, jamais par lui).

Petite anecdote cinéphile : Dans une séquence, où se sentant pris au piège, il erre dans Québec, il passe devant un cinéma où se joue Une femme à abattre (The Enforcer 1951) de Bretaigne Windust et Raoul Walsh, avec Humphrey Bogart.

Le film suivant de Hitchcock sera Le crime était presque parfait (Dial M for Murder 1954) dans lequel il dirigera Grace Kelly pour la première fois.