Le 12 janvier 2019
Mémorable première association entre Will Ferrell et Adam McKay, authentique et singulière signature comique dépositaire d’un talent hors pair, au mépris d’une méconnaissance regrettable hors des frontières états-uniennes.
- Réalisateur : Adam McKay
- Acteurs : Will Ferrell, Christina Applegate, Paul Rudd, Steve Carell, David Koechner, Kathryn Hahn
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Distributeur : UIP (United International Pictures)
- Durée : 1h34
- Box-office : 2.774 entrées France / 1.690 entrées P.P. (une semaine unique d'exploitation)
- Titre original : Anchorman : The Legend of Ron Burgundy
- Date de sortie : 18 mai 2005
- Plus d'informations : La page Facebook
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Résumé : Dans les années 70, Ron Burgundy est présentateur vedette à la télévision locale de San Diego. Quand le féminisme entre à la rédaction sous la forme de la présentatrice ambitieuse Veronica Corningstone, Ron se montre tolérant tant que cette dernière reste à sa place. Mais quand celle-ci se campe derrière le bureau des actualités, une véritable guerre se déclenche entre les deux journalistes...
- © 2004 Dreamworks. Tous droits réservés.
Notre avis : Difficilement traduisible sous nos latitudes, car profondément inhérent à la culture nord-américaine, un « anchorman » désigne outre-atlantique ces « présentateurs vedettes » animant les journaux télévisés, sujet désigné par le duo McKay (à la réalisation) et Ferrell (qui tient le rôle-titre) pour leur premier fait d’armes, dont ils signent tous deux le scénario.
Le thème inspira visiblement les deux trublions : un montage dédié aux nombreuses scènes écartées du cut final débarquera la même année, aux USA, sous l’épigramme Wake up, Ron Burgundy : the lost movie, ainsi qu’une prolongation des fastes de Ron Burgundy, sortie en 2013 et intitulée Légendes vivantes. Il faut dire que le long-métrage qui allait permettre à Will Ferrell d’accéder au vedettariat, grâce à un succès formidable (pour 26 millions de dollars de budget, les recettes locales allaient s’élever jusqu’à 85 millions de billets verts), mais difficilement exportable (5 millions de dollars empochés hors Amérique du Nord, et moins de 3000 entrées en France pour sa seule semaine d’exploitation). Dès lors, démarra une fructueuse collaboration entre l’inénarrable comédien et le réalisateur (outre la trilogie dite de « l’homme américain médiocre » consacrée au présentateur vedette, ils allaient par la suite signer Ricky Bobby, roi du circuit, nouveau carton en salles et DTV en France, Frangins malgré eux et Very bad cops, comédies constituant le haut du panier de la filmographie broussailleuse de l’acteur).
- © 2004 Dreamworks. Tous droits réservés.
Inspirée d’une histoire vraie – celle d’une présentatrice en devenir dans les années 70 confrontée à la misogynie profond du milieu, incarnée dans le métrage par l’excellente Christina Applegate, qui riposte sans mal à la verve de son compagnon –, la comédie inaugure les constituants de la « formule » spécifique du duo. On y trouve donc une narration basée sur la sempiternelle évolution dramatique succès-chute-succès, donnant une certaine ampleur à l’histoire, mais dont le rythme irrégulier, voire inconstant, pâtit un peu, en raison des nombreuses improvisations bâtissant les situations (en cela, le commencement du film est déconcertant, voire laborieux).
Le sujet n’omet pas la morale ou la critique sociale (McKay, au fil de ses réalisations, se montrera de ce point de vue-là de plus en plus incisif, et n’étonnera personne lorsqu’il signera le mordant Casse du siècle) dans laquelle naviguent des personnages dont l’extravagante inintelligence, le décalage vis-à-vis de la réalité (elle-même souvent déformée), n’a d’égal que l’abattage comique des acteurs au jeu entre constante surchauffe et déphasage tordant, clé de voûte de scènes où le malaise naît de leur étirement et de leur spécificité dissonante. Poussés dans leurs retranchements, ces personnages se retrouvent au cœur de séquences constamment surprenantes et hilarantes.
- © 2004 Dreamworks. Tous droits réservés.
Réunissant la quasi-totalité des membres du « Frat Pack » (le « club de la fraternité » : Will Ferrell, impérial, qui règne en maître au-dessus de ses comparses, Steve Carell, dont l’étrangeté de son personnage se verra approfondi dans l’opus suivant, et Vince Vaughn, Luke Wilson, Jack Black et Ben Stiller en apparitions désopilantes), mais aussi, outre Christina Applegate, Paul Rudd et David Koechner en grande forme, ce premier film de McKay fait montre d’un statut événementiel délirant, véritable bijou comique et précédent de nouvelles collaborations tout aussi fructueuses.
© 2004 Dreamworks. Tous droits réservés.
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