La Grande Cavale - la critique du film

Notre avis : Il faut se rendre à l’évidence, le cinéma d’animation européen a encore du chemin à faire avant de pouvoir rivaliser avec le géant américain, même si le savoir-faire français tend à redresser le niveau. Ce qui n’est pas le cas de La Grande Cavale.
Dans la petite bourgade que le film met en scène, les animaux domestiques se comportent aussi humainement que leurs propriétaires. Marnie, l’héroïne, est une chatte de canapé pourrie gâtée par sa maîtresse Rosalie, qui passe son temps à regarder une série d’espionnage et à se rêver en agent secret. Elle mange à table sur une chaise de bébé, se maquille comme une parfaite petite fille et emporte sa trousse de toilettage lorsqu’elle part à l’aventure.
Bah quoi, vous n’avez jamais vu un chat se comporter ainsi ? Nous non plus.

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Vous n’avez sûrement pas vu non plus un chien conduire de grosses voitures, un coq pratiquer la relaxation et un âne se déguiser en zèbre, dans l’espoir de se faire engager comme clown dans un cirque. Nous non plus.
D’autant plus que cet improbable petit groupe se retrouve à enquêter sur de mystérieux vols d’œuvres d’art. Enfin mystérieux, pas tout à fait : le voleur en question se trouve être le frère de Rosalie, Paul. Mais chut, on ne l’apprend qu’au bout du premier quart d’heure. Bref, vous l’aurez compris, le scénario n’est pas terrible. La cinématographie non plus.

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La Grande Cavale se veut certainement une parodie anthropomorphique de films d’espionnage (James Bond, Mission : Impossible…), sans réussir à surprendre, puisque presque toutes les clés de l’intrigue nous sont données dès le départ. Quant à l’animation, on ne peut pas dire qu’elle soit ratée, ni extraordinaire. Les possibilités qu’offre cette technique de mise en mouvement des images ne sont pas exploitées.
Ainsi, les réalisateurs ne font qu’animer, au sens le plus sommaire du terme, les personnages, dans le seul but de faire progresser une intrigue dont on connaît d’avance la chute, les tenants et les aboutissants, aussi banale que la théorie qu’elle défend, à savoir : ce n’est pas le tout de vivre luxueusement et de confondre réalité et fiction, il faut se confronter aux difficultés du monde réel, pour savoir ce que l’on vaut.
Pour autant, les personnages ne sont pas antipathiques, parfois drôles. Ceci ne suffit pas à faire oublier les nombreuses faiblesses du film, mais console.