Le 30 mars 2021


- Titre original : Armo
- Scénariste : Emmi Valve>
- Dessinateur : Emmi Valve
- Genre : Autobiographie
- Editeur : Éditions çà et là
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 19 mars 2021
- Titre original : Armo
Une autobiographie poignante – et graphiquement saisissante – centré sur les graves troubles dépressifs de son autrice.
Résumé : L’autrice finlandaise Emmi Valve est victime depuis l’enfance d’une forme particulière de dépression, usuellement appelée dépression existentielle. Ce trouble sévère affecte le quotidien, l’estime de soi et la vision du monde d’Emmi Valve, qui éprouve de façon chronique la sensation abyssale que sa vie est dénué du moindre sens. Elle revient sur l’aggravation de son état psychique alors qu’elle est une jeune adulte, ce qui la conduit à un internement de plusieurs mois en hôpital psychiatrique, puis sur son rétablissement progressif, qui passe notamment par l’acte créatif.
Comment sort-t-on d’un état de dépression chronique ? Comment représenter l’état de vide absolu que rencontrent les personnes frappées d’angoisses existentielles ? Si l’autrice ne le mentionne pas dans les 300 pages de son récit, l’ouvrage lui-même constitue sans doute une étape dans le rétablissement d’Emmi Valve, qui par son geste créatif prend de la distance avec la maladie. De cette manière, elle se met à nu et livre un témoignage tout à fait saisissant sur la dépression, de ses symptômes à ses conséquences sur la vie quotidienne. Elle narre notamment sans fausse pudeur – et sans pathos – son rapport à la sexualité et les agressions dont elle a été victime.
Emmi Valve – çà et là pour l’édition française
Le récit d’Emmi Valve frappe tout d’abord par son parti-pris graphique. Excellente aquarelliste, elle conçoit des planches aux couleurs passées qui forment le miroir de ses sentiments. Les crises de dépression sont représentées sous la forme de tâches ou de formes noires qui envahissent les planches. Elle se représente également en train de se consumer, avec une peau qui dégouline et s’étend progressivement sur le sol pour faire disparaître le personnage. Cette représentation retranscrit de façon très percutante son état mental. À l’inverse, l’amélioration de son état mental à la fin du récit donne lieu à des planches plus apaisées, où l’on voit le corps de l’autrice se reconstituer.
- Emmi Valve – çà et là pour l’édition française
La Grâce d’Emmi Valve rejoint la constellation des récits saisissants qui prennent pour sujet la maladie, à l’image d’un David B. dans L’Ascension du Haut-Mal.
304 pages - 20 €