Le 1er mars 2016
Un documentaire sans projet de cinéma, digne de la pire télévision scolaire des années 70.
- Réalisateur : Luc Jacquet
- Acteurs : Claude Lorius, Michel Papineschi
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pathé Distribution
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 1h29mn
- Date de sortie : 21 octobre 2015
- Plus d'informations : La Page Fnac
- Festival : Festival de Cannes 2015
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Résumé : Luc Jacquet met en scène l’aventure de Claude Lorius, parti en 1957 étudier les glaces de l’Antarctique. Il nous raconte l’histoire d’une vie extraordinaire de science et d’aventure, consacrée à percer au plus profond des glaces de l’Antarctique les secrets bien gardés du climat.
Notre avis : Ce documentaire assez froid retrace la carrière de Claude Lorius, climatologue et glaciologue qui fut l’un des premiers à alerter sur les problèmes du réchauffement planétaire. Auréolé du succès de La Marche de l’empereur, qui décrocha un Oscar en 2006, Luc Jacquet semble s’être investi avec sincérité dans le projet. Le cinéaste a souhaité « recueillir le récit de ce témoin historique d’une rupture majeure entre l’homme et son environnement ». Le montage alterne des images actuelles, montrant Claude Lorius qui contemple en Antartique une nature superbe mais menacée, avec des archives dont certaines ont été fournies par le scientifique lui-même, et qui ont nécessité un travail de restauration. Car Claude Lorius a été, dès 1957, un explorateur de première importance. Il a consacré son existence à traquer au plus profond des glaces la complexité des phénomènes climatiques. Le meilleur du film réside dans son panorama chronologique, avec des paysages filmés par un passionné, et qui nous replacent dans un contexte historique particulier, celui des Trente Glorieuses : elles furent une ère de croissance mais aussi d’insouciance environnementale, en dépit des avertissements lancés par les militants écologistes et les spécialistes. On est surpris par ailleurs de voir qu’en pleine guerre froide, des équipes de scientifiques américains, soviétiques et français, ont uni leurs efforts pour faire progresser les découvertes sur le climat.
Pour le reste, La Glace et le ciel est une œuvre édifiante qui n’avait pas, selon nous, sa place en clôture du premier événement culturel médiatique mondial. Précisons-le d’emblée : oui, le développement durable est un enjeu capital ; oui, le parcours professionnel de Claude Lorius impose le respect ; oui, les négationnistes du réchauffement climatique agacent ; oui, nous sommes tous responsables de la soutenabilité du développement. Cela ne suffit pas à faire de La Glace et le ciel une réussite. Le documentaire est plombé par une voix off pompeuse, écho à la pire télévision scolaire des années 70. Et Luc Jacquet donne dans une esthétique d’Épinal, digne d’une publicité pour l’eau minérale. Certains objecteront que ce genre de documentaire est indispensable et contribue à éclairer la citoyenneté du spectateur. Depuis Une vérité qui dérange (au demeurant très respectable), la même ritournelle est reprise, avec ce chantage au politiquement correct qui réduit le cinéma à un simple support de propagation de nobles causes, au détriment d’une véritable éducation à l’image. Et nous ne serons hélas pas surpris de voir de nombreuses sorties scolaires s’organiser pour aller voir le film, un matériel pédagogique étant déjà à disposition... Il serait souhaitable que le Festival organise une véritable réflexion autour des films de clôture de la sélection officielle, qui méritent d’être autre chose que des comédies fauchées, des thrillers de série B, ou des documentaires de seconde partie de programme télévisé.
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