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Le 23 septembre 2009
Kenneth Branagh adapte le plus célèbre opéra de Mozart. Quelques couacs mais pas complètement pipeau.


- Réalisateur : Kenneth Branagh
- Acteurs : Joseph Kaiser, Amy Carson, Benjamin Jay Davis
- Genre : Musical
- Nationalité : Britannique, Français

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– Durée : 2h18mn
– Titre original : The magic flute
Kenneth Branagh adapte le plus célèbre opéra de Mozart. Quelques couacs mais pas complètement pipeau.
L’argument : A la veille de la Première Guerre mondiale, Tamino, en quête d’amour, de paix et de lumière, s’engage dans un dangereux périple. En compagnie de ses hommes paralysés par l’angoisse, il attend l’ordre de partir au combat.
Au cours du chaos qui s’ensuit, Tamino se retrouve projeté dans un univers crépusculaire, entre rêve et cauchemar, où trois infirmières militaires lui sauvent la vie... Lorsque Papageno, gardien des pigeons utilisés pour détecter la présence de gaz dans les tranchées, apparaît en prétendant avoir sauvé Tamino, les soeurs décident de les envoyer sur une mission périlleuse.
Ils doivent retrouver la trace de Pamina, la ravissante fille de la Reine de la Nuit, enlevée par le redoutable seigneur Sarastro.
Notre avis : Acteur et réalisateur en vue des années 90, auteur de quelques films très agréables à défaut d’être remarquablement réalisés (parmi lesquels Henry V et Beaucoup de bruit pour rien ), Kenneth Branagh était complètement porté disparu de nos écrans. Sa dernière réalisation, Peines d’amour perdues, remonte à 2000, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas laissé un souvenir impérissable. C’est donc avec inquiétude et impatience mêlées qu’on attendait sa version de l’un des plus célèbres opéras de Mozart.
Le début fait vraiment craindre le pire. Moins pour la transposition de l’œuvre, adaptée en anglais (par l’éclectique et talentueux Stephen Fry) et se déroulant durant la Première Guerre mondiale, que pour les approximations de la mise en scène. Branagh, souvent bien emprunté, multiplie les plongées et les ralentis gratuits jusqu’à l’écœurement (la scène de rencontre des deux héros est éprouvante). Les effets spéciaux qui ouvrent et ferment le film sont d’une laideur rarement vue, totalement kitsch et indignes des moyens dont on dispose aujourd’hui. La célèbre aria de la Reine de la Nuit se retrouve saboté par une mise en scène devenue hystérique, à la limite de la naïveté, tandis que le plupart des scènes de Papagano, prétendument drôles, sont poussives.
Pourtant, bien que souvent pris à rebrousse-poil, le spectateur se laisse peu à peu gagner par le charme que recèle cette adaptation. Il faut dire qu’en s’adjoignant les services de Mozart, Branagh dispose d’un allié de poids. Comme il le disait de Shakespeare, régulièrement adapté de toutes les façons possibles et imaginables, y compris les plus sauvages (Baz Luhrmann), le grand Amadeus résiste à tout. Réentendre cette œuvre reste donc un véritable bonheur. D’autre part, si Kenneth Branagh peine parfois à mettre en scène, il dispose d’une inépuisable énergie et son enthousiasme devient communicatif. S’appuyant sur quelques scènes réussies, y compris esthétiquement, il parvient à faire suffisamment oublier les ratés de cette adaptation pour la rendre plaisante.