Le 16 octobre 2020
Si les décors et l’ambiance sont fort réjouissants, cette nouvelle adaptation de la série des années 60 est rattrapée par un scénario convenu et une animation très raide.
- Réalisateurs : Conrad Vernon - Greg Tiernan
- Genre : Animation
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 1h27mn
- Date télé : 16 octobre 2020 21:04
- Chaîne : CANAL+
- Titre original : The Addams Family
- Date de sortie : 4 décembre 2019
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Résumé : La famille Addams, qui vivait jusque-là retranchée dans leur demeure, juchée en haut d’une colline brumeuse du New Jersey, se prépare à recevoir des membres éloignés encore plus étranges qu’eux à l’occasion de la Mazurka de Pugsley. Une cérémonie aux allures de rite de passage qui doit se dérouler devant la famille au complet et où le jeune garçon doit prouver qu’il est prêt à devenir un véritable mâle Addams. Mais ils ne savent pas que leur voisine du bas de la colline — la décoratrice d’intérieur et animatrice de télévision aux dents longues Margaux Needler — est en train de mettre sur pied un quartier préfabriqué, tout en couleurs pop et en perfection. Quand le brouillard se lève, révélant la demeure des Addams, la sombre bâtisse semble se dresser entre la jeune ambitieuse et son rêve de vendre toutes les maisons du quartier pour devenir la personnalité la plus plébiscitée que la télévision ait jamais créée. Alors que Pugsley se bat pour essayer de mémoriser la chorégraphie de la fameuse Mazurka, Mercredi passe de son côté par une terrible crise d’adolescence. Elle se lie d’amitié avec Parker, la fille de Margaux, et tente de briser aussi bien les limites de son style de vie que celles de la patience de sa mère Morticia, avec des lubies poussant le mauvais goût jusqu’à vouloir intégrer une école publique, devenir PomPom girl et avoir l’audace de porter des barrettes licornes roses.
- © Universal Pictures
Critique : Quelle bonne idée d’adapter La Famille Addams en film d’animation ! Les personnages et l’univers dans lequel ils évoluent s’y prêtent à merveille. Rien qu’à voir l’affiche, on se rappelle les films en stop motion sombres et poétiques, tels Vincent et Les Noces Funèbres de Tim Burton, L’Étrange Noël de Monsieur Jack et Coraline de Henry Selick.
Au château où vivent reclus les Addams, la bâtisse et le jardin, le cimetière, ainsi que tous les personnages farfelus qui arpentent les couloirs et les allées, ont une esthétique formelle rappelant les chefs-d’œuvre expressionnistes allemands de Murnau, Lang et Wiene. Même la première séquence, très dynamique et drôle, où la famille est chassée par la population locale, est fort prometteuse.
- © Universal Pictures
Mais c’était sans compter sur un scénario qui, fourmillant pourtant de bonnes idées dans sa première demi-heure, se vautre ensuite, sans prévenir, dans les conventions hollywoodiennes. En effet, on commence par rire et s’attendrir de l’amour surréaliste et marginal de Gomez et Morticia ; on pouffe en voyant Pugsley qui, en plus de se faire martyriser par sa grande sœur Mercredi, rate la préparation de sa Mazurka, un rite de passage familial qui fera de lui un Addams à part entière ; on aime voir La Chose courir sur ses cinq doigts, tout comme le valet Lurch et son air benêt de Frankenstein. C’est lorsque Mercredi décide de découvrir le monde extérieur et d’aller à l’école que tout se gâte progressivement.
- © Universal Pictures
Au collège, Mercredi fait la connaissance de Parker Needler, une adolescente tout à fait comme il faut et assoiffée d’émancipation. Parker est la fille de Margaux Needler, une présentatrice de télé-réalité, décoratrice d’intérieur et incarnation de l’Amérique puritaine conservatrice, qui veut réunir tous ses fans dans une ville toute propre et lisse baptisée Assimilation. On se trouve là face à une antagoniste présentant la double caricature de Valérie Damidot et Donald Trump, et finalement, le récit sert le même message sirupeux, encourageant la tolérance, l’indépendance et le respect des différences.
Ajoutez à cela une animation ratée et sans âme des personnages – leurs corps sont si raides et bougent si vite que nombre de mouvements sont à peine perceptibles à l’écran – et vous êtes presque sûrs de rester sur votre faim quand arrive le générique de fin.
Un film qui, s’il se laisse volontiers regarder, se laisse tout aussi bien oublier.
- © Universal Pictures
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