Les déshérités
Le 28 août 2012
Un jeune étudiant glisse dans la voie de l’intégrisme. Une œuvre démonstrative, attachante et prophétique à quelques semaines de l’affaire Merah.

- Réalisateur : Philippe Faucon
- Acteurs : Ymanol Perset, Yassine Azzouz, Rashid Debbouze, Mohamed Nachit, Zahra Addioui
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Pyramide Vidéo
- Durée : 1h18mn
- Date de sortie : 15 février 2012

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Sortie vidéo : 4 septembre 2012
L’argument : Une cité dans l’agglomération lilloise, aujourd’hui. Ali, Nasser et Hamza, âgés d’une vingtaine d’années, font la connaissance de Djamel, dix ans de plus qu’eux. Aux yeux d’Ali et ses amis, Djamel apparaît comme un aîné aux propos acérés et au charisme certain. Habile manipulateur, il endoctrine peu à peu les trois garçons, connaissant mieux que quiconque leurs déceptions, failles et révoltes face à une société dans laquelle ils sont nés, mais dont aucun des trois ne pense plus désormais faire partie.
- Copyright Pyramide Distribution
Le film : La sortie en salles de La désintégration, fort peu médiatisée et avec un nombre limité de copies, n’avait pas permis de rendre justice à une œuvre forte et courageuse, qui évite tous les stéréotypes du genre et qui deviendra, parions-le, un classique du film social français. La tuerie de Toulouse, dans ce qu’il est convenu de nommer l’affaire Merah, éclaire rétrospectivement ce film qui prend depuis l’aspect d’un récit prophétique. On espère que les prochains César mettront en lumière ce bijou, ne serait-ce que par la nomination de Rashid Debbouze dans la catégorie meilleur espoir masculin.
La critique : ICI
LE DVD
Souhaitons que la sortie DVD laisse une seconde chance à ce film choc, subtil et prémonitoire.
Les suppléments
Le bonus comporte deux entretiens de qualité. Dans le premier, Philippe Faucon évoque la genèse du film et son souhait d’avoir voulu au préalable rencontrer des jeunes de cité, des éducateurs, des sociologues et des policiers, sans perdre de vue qu’il voulait éviter le didactisme et les pièges du film à thèse. Le second entretien permet d’apprécier l’œuvre à travers le regard de Rashid Debbouze, dont ce fut le premier métrage, de surcroît dans un premier rôle : le comédien évoque son rapport avec les autres acteurs, qu’ils soient professionnels (Yassine Azzouz) ou non, ainsi que le caractère formateur d’un premier tournage sous la direction d’un metteur en scène ambitieux. Un document instructif pour les apprentis acteurs et les écoles d’art dramatique.
L’image
Laurent Fénart, le directeur de la photographie qui avait déjà travaillé avec Philippe Faucon sur La trahison, reste fidèle à une image sobre et retenue, évitant tant l’esthétisme distancié que le naturalisme glauque. Cette édition lui est fidèle avec une définition correcte mais perfectible.
Le son
Son stéréo ou Dolby Digital 5.1 Le DVD restitue avec qualité le travail de l’ingénieur du son Pascal Ribier et de la monteuse son Cécile Chagnaud.