Le 15 janvier 2017
Une perle oubliée du western, complètement inédite en France.
- Réalisateur : Alfred L. Werker
- Acteurs : Charles Bickford, Broderick Crawford, John Derek, Wanda Hendrix, Warner Anderson
- Genre : Western, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Sidonis Calysta
- Durée : 1h13mn
- Titre original : The last posse
- Date de sortie : 23 janvier 2017
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– Sortie DVD : le 23 janvier 2017
– Année de production : 1953
Résumé : Le shérif Frazier regroupe ses hommes pour poursuivre des desperados qui ont volés un riche Baron du bétail, durant la poursuite certains membres du groupe seront tenter de garder le butin volé pour eux-mêmes et le shérif seras blessé durant la fusillade.
Notre avis : Dès les premières images, ce western s’avère empreint de gravité , avec ces cavaliers fatigués et une musique sombre. Sa curieuse construction, en trois flash-back racontés par trois personnes différentes, ne dissipera pas cet aspect amer qui perdure malgré une fin qui, bien qu’assez morale, conserve la dimension tragique initiale. Tragédie, pourrait-on dire, au sens presque strict puisque l’itinéraire du shérif, interprété magistralement par Broderick Crawford, est une mort annoncée : instable sur son cheval dès les premières images, il ne cesse de tituber, de tomber, que ce soit à cause de l’alcool ou d’une blessure ; de la même manière les autres personnages le mettent de côté, l’ignorent ou le méprisent. Par le dialogue, de manière un peu lourde, mais surtout par l’image et le scénario, le shérif acquiert une épaisseur d’homme blessé et hanté par son passé et dont tout le film peut se lire comme une tentative pour regagner sa dignité ou, visuellement, pour rester debout.
Autour de lui l’intrigue, que les flash-back complètent habilement, repose sur des mensonges, des trahisons, des extorsions : tout l’art des scénaristes et du réalisateur réside dans leur capacité à la rendre constamment lisible, malgré un enchevêtrement de personnages, de conflits et de temporalités. On suit donc sans peine cette courte aventure (à peine plus d’une heure) d’autant que les séquences d’action sont particulièrement réussies : que ce soit pour la poursuite dans la ville ou la tempête de sable, comme pour l’affrontement entre le shérif et Drune, Werker fait preuve d’une efficacité sobre, voire d’une sécheresse bienvenue. De même a-t-il le sens du décor naturel majestueux, écrasant, dans lequel les cavaliers se perdent.
Efficace et rapide, donc, La dernière chevauchée est aussi un regard désabusé sur une petite ville et ses notables, apparemment prospères et sans histoires, mais en fait prêts à tout pour saisir l’argent d’un vol ; ce ne sont que dissimulations et complots. L’histoire américaine, une fois de plus, est fondée sur la violence, voire le meurtre originel et face à cette société qui ne respecte plus des codes anciens que regrette le shérif, il ne reste que l’alcool et l’avilissement. Autant dire que la noirceur de l’ensemble, qui n’est pas sans rappeler les westerns de Mann, n’épargne quasiment personne, excepté le héros (mais il est en sale état) et un curieux témoin, premier narrateur d’un flash-back et énonciateur de la dernière phrase au ton désabusé. Mais c’est dans tout le film qu’apparaissent des personnages assez mystérieux, comme cette jeune femme qui donne ses gants à un des poursuivants. Ce n’est pas le moindre charme de ce western solide, amer et plus profond qu’il n’y paraît.
Les suppléments :
Avec les traditionnelles bande-annonce et galerie photos, on retrouve les non moins traditionnelles analyses de Patrick Brion (8 minutes) et Bertrand Tavernier (26 minutes) : le premier travaille à la reconsidération du réalisateur ; le second distribue bons et mauvais points au film, même si globalement son avis, très argumenté, est largement favorable.
L’image :
Pour un film de 1953, la copie est un quasi-miracle, tant l’image est avantageuse : stable, bien définie, exempte de parasites ; quelques fourmillements sur certains plans larges, mais ce ne sont que peccadilles.
Le son :
Le film étant inédit en France, il n’y a pas de doublage ; la seule version disponible, mono sous-titrée, propose des dialogues audibles dans leurs moindres nuances. Rien de spectaculaire, évidemment, mais une netteté appréciable.
Galerie Photos
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