Le 7 janvier 2017
Une convaincante adaptation par la BBC de l’œuvre la plus célèbre d’Anne Brontë.
- Réalisateur : Mike Barker (2)
- Acteurs : Toby Stephens, Tara Fitzgerald, Rupert Graves
- Genre : Drame, Romance
- : Koba Films
- Durée : 156 mn
- Titre original : The tenant of Wildfell Hall
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Résumé : L’arrivée au manoir de Wildfell de la belle artiste Helen Graham alimente les rumeurs du village. Qui est-elle vraiment ? Pourquoi vit-elle recluse avec son jeune fils ? Quel secret peut-elle cacher ? Le séduisant fermier Gilbert Markham s’éprend de l’inconnue. À la suite d’évènements tragiques, il se met également à douter...
Date de sortie en DVD : 2 janvier 2017
Notre avis : Chez les Brontë, on connaît les romans d’Emily et de Charlotte, auteures respectivement des Hauts du Hurlevent (1847) et Jane Eyre (1847). Leur sœur cadette, Anne, également écrivain, a rencontré le succès avec La recluse de Wildfell Hall (1848), titre d’ailleurs plus évocateur que l’actuelle traduction La dame de Wildfell Hall.
Ce roman a fait l’objet d’une adaptation par la BBC en 1996 via une mini-série de trois épisodes d’une cinquantaine de minutes chacun. Comme c’est souvent le cas dans les romans des sœurs Brontë, le personnage principal est une femme, Helen Graham. Cette dernière s’installe de façon discrète dans le lugubre manoir de Wildfell Hall avec son fils Arthur et sa servante.
A la manière d’une Jane Austen mais avec un côté plus austère, La dame de Wildfell Hall décrit avec acuité cette micro-société dans la campagne anglaise où les commérages vont bon train et où les nouveaux arrivants sont observés avec la plus grande attention. Comme Helen Graham vit seule avec son fils et reçoit chez elle des hommes, sa vertu est remise en cause. Mais ces rumeurs sont-elles avérées ? La mini-série entretient savamment le mystère.
L’actrice Tara Fitzgerald (vue récemment dans Le trône de fer en qualité d’épouse de Stannis Baratheon) campe avec beaucoup d’à-propos le rôle d’Helen Graham, une femme particulièrement cynique et déterminée, qui ne respecte pas vraiment les règles de la bienséance de l’époque. Elle remet à leur place des mâles un peu trop pressants et ne rentre pas dans le jeu des médisances féminines. En cela, elle apparaît comme une héroïne très moderne. On comprend assez vite pourquoi La dame de Wildfell Hall est considéré comme l’un des premiers romans féministes.
Si Helen Graham et Elizabeth Bennet (Orgueil et préjugés) partagent des similitudes par leur volonté de choisir leur destinée, l’héroïne de Wildfell Hall doit faire face à des événements plus tragiques. En cela, on est bien dans une œuvre estampillée Brontë.
De manière plutôt adroite, La dame de Wildfell Hall introduit un long flashback lorsque le soupirant d’Helen Graham, le vertueux Gilbert Markham, lit le journal intime de sa bien-aimée. Cela permet au spectateur de comprendre pourquoi Helen Graham s’est isolée à Wildfell Hall. Surtout, on en apprend bien plus sur sa vie passée. Ces moments vont être l’occasion de faire la connaissance avec monsieur Huntingdon, mari d’Helen Graham, aussi séduisant qu’il peut se révéler tyrannique. On a beau avoir affaire à un téléfilm, on est par moments surpris par la violence verbale d’Huntingdon (excellent Rupert Graves), qui fait subir à sa femme les pires affronts, à la fois en tant que mère et en tant qu’épouse. La dame de Wildfell Hall évoque de façon pertinente le statut de la femme sous l’ère victorienne (1837 – 1901), toujours sous le joug de l’homme.
Sans révéler d’événements, on notera qu’Helen Huntingdon fait preuve de beaucoup de courage et prend des décisions qui sont encore une fois extrêmement audacieuses au regard du statut de la femme. Tara Fitzgerald rend son personnage extrêmement fort et attachant. On suit avec grand intérêt ses pérégrinations. Jusqu’à un final haletant qui devrait ravir les âmes les plus romantiques. On regrettera toutefois que la conclusion soit expédiée aussi vite.
Cela n’entache pas l’attrait de cette adaptation du roman d’Anne Brontë. D’autant que les décors sont toujours aussi soignés dans les séries BBC. Et puis la mise en scène du réalisateur Mike Barker est tout à fait convenable pour une série télévisée. On a même droit à quelques mouvements de caméra audacieux, à l’image de panoramiques, présents pour caractériser les sentiments intérieurs des personnages.
A cet égard, les habitué(e)s des séries BBC vont pouvoir retrouver avec plaisir l’acteur Toby Stephens, inoubliable monsieur Rochester dans l’adaptation réussie de Jane Eyre (2006).
En somme, La dame de Wildfell Hall constitue un drame féministe, réaliste et mâtiné de romantisme. Cela devrait suffire à ravir le plus grand nombre.
Koba Films
Le test DVD
La qualité du film est correcte, mais des bonus sur Anne Brontë ou sur l’adaptation du roman auraient été les bienvenus.
Les suppléments :
0
Quatre extraits de DVD édités par Koba agrément la section bonus. Et c’est tout !
L’image :
Au niveau de l’image, la qualité est dans l’ensemble satisfaisante, en dépit de couleurs un peu ternes. Il faut dire que cette mini-série date de 1996.
Le son :
Film disponible uniquement en VOSTF. Le son est clairement audible et dénué de défauts. Toutefois, les enceintes ne sont guère sollicitées.
Galerie Photos
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