La couleur des choses – Martin Panchaud – la chronique du Fauve d’or

Critique : La couleur des choses est d’abord une expérience de lecture. Réalisé avec des logiciels d’infographie, l’album est intégralement dessiné en vue plongeante et sans perspective : les personnages sont des points de couleur et les décors sont tous vus d’en haut, à la manière des premiers Grand Theft Auto (GTA) dans les années 2000. Ce choix graphique pour le moins étonnant est lié au parcours de son auteur, le suisse Martin Panchaud, artiste souffrant d’une forte dyslexie qui a beaucoup réfléchi à l’interprétation et à la signification des formes. S’il est très éloigné des codes traditionnels de la bande dessinée, Martin Panchaud utilise parfaitement les possibilités du medium, en particulier dans la mise en page. L’agencement de chaque case et de chaque dialogue fait l’objet d’un soin minutieux pour que l’œil du lecteur ne se perde jamais. Cet art dans le découpage n’est pas sans faire penser aux œuvres de Chris Ware.

Martin Panchaud – çà et là

Le pari de Martin Panchaud est réussi : la lecture s’avère extrêmement fluide et, passé l’effet de surprise, on entre sans difficulté dans cette histoire riche en rebondissements et souvent drôle. L’humour de Martin Panchaud réside à la fois dans les dialogues ciselés et dans l’incongruité de certaines situations – la scène de dénouement est, à cet égard, un modèle du genre – qui contribuent à nous tenir en haleine.

Martin Panchaud – çà et là

Inspiré dans sa forme par le jeu vidéo, La couleur des choses est un récit drôle et haut en couleur ainsi qu’une expérience singulière de lecture. La créativité de Martin Panchaud en fait incontestablement un auteur à suivre.