Le 19 août 2020
Au coeur de la jungle colombienne, Damaris n’arrive pas à enfanter. Pleine de tristesse, elle trouve du réconfort auprès d’une petite chienne à laquelle elle s’attache de manière viscérale ; mais le désir de liberté de l’animal reprend peu à peu le dessus... Ce roman, aussi court qu’intense, est la première traduction française de l’autrice Pilar Quintana déjà reconnue en Colombie.
- Auteur : Pilar Quintana
- Editeur : Calmann-Lévy
- Genre : Roman
- Nationalité : Colombienne
- Traducteur : Laurence Debril
- Date de sortie : 19 août 2020
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
Résumé : Au cœur de la jungle colombienne, sur la côte pacifique, Damaris et son mari vivent chichement dans une cabane de pêcheur, et tentent en vain d’avoir un enfant. Multipliant les échecs, Damaris sombre dans une profonde tristesse, mais trouve du réconfort en adoptant une petite chienne à laquelle elle voue tout son amour. Mais l’animal a soif de liberté et multiplie les fugues à travers la jungle, et leur relation fusionnelle va peu à peu se dégrader.
Critique : Ce roman, devenu un best-seller en Colombie, est d’une intensité remarquable. De sa brièveté jaillit la fulgurance de la plume de Pilar Quintana, qui nous transporte dans un univers hostile et cruel, entre l’océan Pacifique et la jungle colombienne.
Le désir maternel de Damaris est sans faille, son incapacité à avoir un enfant avec son mari est vécue comme un véritable drame. L’héroïne est profondément désespérée, la relation avec Rogelio se dégrade, Damaris est seule et triste. Tout le monde autour d’elle semble avoir fondé une famille, ce qui achève de la mettre à l’écart, dans la petite cabane à l’orée de la jungle où elle vit.
Pilar Quintana dresse le portrait tragique d’une femme rongée par la tristesse et la culpabilité, que l’existence n’épargne pas. Elle trouvera refuge dans l’amour qu’elle portera à sa chienne, dont le nom sera celui de la fille qu’elle rêvait d’avoir.
"Elle avait l’impression que la vie était comme une crique et qu’elle devait la traverser avec les pieds enfoncés dans la boue et de l’eau jusqu’à la taille, seule, dans un corps qui ne lui donnait pas d’enfants et ne servait qu’à casser des choses."
Le décor de ce roman est extrêmement puissant, une entité à part entière. Pilar Quintana connaît bien cet environnement, puisqu’elle y a réellement vécu. C’est dans un lieu retiré et sauvage qu’évolue Damaris. La nature y est omniprésente. Les descriptions que l’auteure en fait nous montrent l’océan et la jungle en tant que puissances à la fois dangereuses et magnifiques.
"La mer était encore calme comme une piscine à débordement, mais Damaris ne se laisse pas tromper. Elle savait parfaitement que cette mer-là était le même animal maléfique qui avalait et recrachait les gens. "
La chienne est un conte cruel à propos du désir de maternité, appliqué à une femme qui se laisse submerger par la douleur. Ce petit roman d’une densité incroyable, émouvant et universel, est superbement mis en valeur par la traduction de Laurence Debril.
128 pages - 17 €
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ceciloule 6 août 2020
La Chienne - Pilar Quintana - Critique du livre
Pour ma part je n’ai pas été convaincue par ce roman très court. Damaris a des réactions difficilement compréhensibles, elle agace le lecteur plus qu’elle ne l’apitoie. Quant au style, il m’a semblé plus brut et simple à l’excès que "fulgurant"... Peut-être est-ce une question de sensibilité. (J’en parle plus longuement ici : https://pamolico.wordpress.com/2020/08/06/la-chienne-pilar-quintana/)