Jeune fille au père fouettard
Le 17 juin 2008
Sujet délicat et traitement grossier n’ont jamais fait bon ménage. La preuve avec le troisième film de l’actrice Carole Laure, maladroit de bout en bout.
- Réalisateur : Carole Laure
- Acteurs : Laurent Lucas, Pascale Bussières, Catherine de Léan
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Canadien
- Date de sortie : 18 juin 2008
- Plus d'informations : Le site officiel
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– Durée : 1h32mn
Sujet délicat et traitement grossier n’ont jamais fait bon ménage. La preuve avec le troisième film de l’actrice Carole Laure, maladroit de bout en bout.
L’argument : Rose ne ment presque jamais. Pourtant, ni ses amis ni son amoureux ne connaissent son lourd passé. Elle a très bien su le cacher, même si elle reste toujours hantée par la violence de son père. Après deux ans d’absence, elle revient visiter sa mère et son frère Félix dans sa banlieue natale. Le contexte familial n’a pas changé. Elle décide donc d’intervenir dans leur vie. Avec l’aide de deux garçons, Rose séquestre son père dans un appartement loué à cette fin. La jeune fille va essayer de le changer par la beauté. Mais la volonté implacable de Rose rencontre la résistance immuable du père. C’est donc Rose qui change et qui devient peu à peu le chef de famille...
Notre avis : Loin de nous l’idée de remettre en question la sincérité et la sensibilité de Carole Laure face à un sujet aussi lourd que les violences familiales, en l’occurrence celle d’un père envers sa femme et ses deux enfants. Consacrer son troisième long-métrage, en tant que réalisatrice, à cette histoire de « revanche » d’une fille traumatisée par l’ogre paternel (Laurent Lucas) était osé et terriblement casse-gueule. Nous aimerions dire que l’actrice canadienne s’en sort, même de justesse, mais malheureusement son film n’est qu’une enfilade de métaphores éléphantesques (les symboles risibles autour du thème bateau « l’homme est un loup pour l’homme » sont insupportables), de dialogues convenus, de scènes oniriques grotesques voire grand-guignolesques, le tout servi par des acteurs légèrement à côté de la plaque. Du coup, c’est plutôt le spectateur qui est capturé et doit souffrir en silence devant tant de platitudes et d’invraisemblances. A ce titre, les personnages des deux voisines grabataires, qui aident Rose à séquestrer son père, sont des modèles du genre.
Au final, le plus important (et le plus triste) à retenir de cet échec, c’est la nouvelle contre-performance du grand Laurent Lucas, quelques semaines après celle vue dans le navet de l’année, Sans état d’âme. Inquiétant, même si les sorties prochaines des films de Thierry Jousse et Bertrand Bonello redoreront, à n’en pas douter, son blason.
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