Et le nanar français 2008 est attribué à...
Le 1er avril 2008
Une sombre croûte qui est au cinéma ce que Richard Clayderman est à la musique classique. Après ça, vous adorerez aller chez le dentiste.


- Réalisateur : Vincenzo Marano
- Acteurs : Laurent Lucas, Hélène de Fougerolles, Thierry Frémont
- Genre : Thriller
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 2 avril 2008
- Plus d'informations : Le site officiel

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– Durée:1h37mn
Une sombre croûte qui est au cinéma ce que Richard Clayderman est à la musique classique. Après ça, vous adorerez aller chez le dentiste.
L’argument : Une prostituée de luxe, un juge d’instruction arriviste, une journaliste idéaliste... Trois cultures différentes, trois êtres n’ayant pas les mêmes valeurs. A travers une histoire et un milieu où la vérité n’est pas toujours belle à connaître, l’amour que ces trois personnes éprouvent les uns pour les autres va devenir meurtrier.
Notre avis : Avez-vous déjà ressenti la douloureuse sensation d’être injustement puni ? De subir une agression violente alors que vous estimez n’avoir rien à vous reprocher ? D’endurer un calvaire mental et intellectuel avec quelques répercussions physiques d’ordre épidermique pour une faute imaginaire que vous vous évertuez à rechercher encore et encore histoire de justifier un minimum le préjudice perpétré sur votre personne ? Cela se produit parfois au cinéma. Quand votre vigilance baisse sa garde à cause d’une certaine fatigue due à l’implacable routine. On se dit : « Tiens un thriller français, pourquoi pas ? Certes le titre n’est pas bon mais le casting a l’air solide. Ce ne sera sans doute pas le chef-d’œuvre du siècle mais au pire du sous-Dominik Moll, d’autant qu’il y a Laurent Lucas... ». Cette frêle assurance virtuelle vacille dès la vision de l’affiche qui oblige à réprimer péniblement un haut-le-cœur foudroyant. Les visages « concernés » de Lucas, Frémont et de Fougerolles, dans la pénombre, surplombent le buste flou (bravo les gars !) d’une femme en train de déboutonner son tailleur rouge fluo baveux, genre escort girl des 80’s. Une invitation au plaisir ? Non. Du mauvais goût ? Assurément. Et bam ! Sans prévenir, et sans y prêter vraiment attention, on se retrouve prisonnier dans les griffes du navet. Il est trop tard, on ne peut plus reculer.
Effectivement le film entier semble dédié à la cause du mauvais goût, comme une sorte de plaidoyer en faveur du plantage total ou une ode au téléfilm caricatural du jeudi soir. Il est très rare qu’on ne puisse rien sauver d’un mauvais film, en général il y a quand même quelques points positifs qui suscitent ne serait-ce qu’un embryon d’intérêt. Mais ici, c’est du sérieux. On a affaire au ratage complet, c’est presque collector. Nul doute que le dvd se revendra à prix d’or dans une cinquantaine d’années tant cette pièce est unique en son genre. Le scénario est boueux et les acteurs s’y empêtrent comme dans des sables mouvants. Les pauvres sont tous en roue libre et font peine à voir, ce qui prouve une fois de plus que, sans une bonne direction d’acteur, même un excellent comédien peut jouer comme un veau marin. L’image est laide et fait penser à du papier glacé, les ralentis sont insupportables et les rebondissements de l’intrigue ne rebondissent justement pas mais perforent plutôt les maigres fondations d’une histoire nullissime qui finit par déclencher des fous rires nerveux irrépressibles. Quant à l’érotisme sulfureux promis par le sujet, il est aussi excitant qu’un strip-tease de Régine ou d’Yvette Horner, ou plutôt des deux en même temps !
Bref une expérience à tenter pour les amateurs de nanars fulgurants. Oui, nous sommes sans état d’âme mais ils l’ont bien cherché.