Le 6 février 2015
Suite des aventures du "Monocle", agent secret Français bien-aimé, avec une délicieuse et amusante escapade en Corse.
- Réalisateur : Georges Lautner
- Acteurs : Robert Dalban, Elga Andersen, Paul Meurisse, Maurice Biraud, Gaia Germani
- Genre : Comédie, Espionnage
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pathé Distribution
- Durée : 1h48
- Date de sortie : 14 novembre 1962
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Sortie blu ray : le 4 février 2015
Suite des aventures du "Monocle", agent secret Français bien-aimé, avec une délicieuse et amusante escapade en Corse.
L’argument : 1942, au large de Bonifacio. La Wehrmacht a fait immerger de l’or et des documents classés secret défense. Les espions du monde entier convoitent ce trésor. Les services secrets français font alors appel à leur meilleur agent, Dromart, alias "Le Monocle".
Notre avis : Après le succès rencontré par Le monocle noir (1.6M d’entrées en 1961), Georges Lautner a tourné un second épisode des aventures du "Monocle", film qui précède dans la filmographie du cinéaste le cultissime Les tontons flingueurs.
Si le personnage principal est toujours le même, à savoir le commandant Thébold Dromard dit “le Monocle” et que le ton reste délibérément comique, le cadre change totalement. On quitte le huis-clos du mystérieux et sombre château français pour les superbes paysages ensoleillés de la Corse. On a presque l’impression que notre fameux agent secret, “le Monocle”, est en vacances sous les Tropiques. Que nenni. Il a été diligenté par l’Etat français pour retrouver la trace d’un trésor enfoui par les Allemands en 1943. Pour arriver à ses fins, il suit les pas d’un Allemand pas fin pour deux sous - Schlumpf – puis un sculpteur Français qui semble en savoir long sur la cachette du trésor.
Comme chez Hitchcock, l’objet tant convoité constitue le Macguffin du film : on en entend parler mais on le verra jamais. C’est plus un prétexte qu’autre chose. Ce qui n’empêche qu’ils sont nombreux à partir en quête de ce trésor : que ce soit les Français, les Britanniques, les Russes et bien évidemment les Allemands. Il faut jouer des coudes pour tirer son épingle du jeu. Et à ce petit jeu, le Monocle est passé maître en la matière. Il loue des alliances de circonstance qui n’ont d’autre but que d’arriver à ses fins. Comme il le dit à son assistant, l’amitié en politique a ceci de bon qu’elle n’est jamais définitive. Et puis le Monocle a plus d’un tour dans son sac. Après s’être fait passer pour un non-voyant dans Le monocle noir, il n’hésite pas ici à rentrer ouvertement dans le jeu de ses opposants : Notre arme secrète c’est de savoir jouer les imbéciles avec sincérité.
Prêtant moins au ridicule que dans le premier opus par son apparence, ce qui ne l’empêche pas de faire preuve de certaines facéties – il faut le voir tenir de façon stupide son pistolet – "le Monocle" s’apparente désormais de plus en plus à un ersatz de James Bond. Il joue désormais à fond la carte du séducteur, que ce soit pour plaire à une belle Italienne (Gaia Germani) ou à une Allemande déjà rencontrée précédemment (Elga Andersen), à qui on ne donnerait pas forcément le bon Dieu sans confession. Même quand le danger guette, il prend le temps d’effectuer quelques pas de danse avec une charmante jeune femme. Toujours très flegmatique dans son attitude, il a clairement la classe, notre commandant Dromard.
Paul Meurisse, qui interprète toujours avec amusement le rôle du “Monocle”, est beaucoup plus alerte que dans Le monocle noir. On le voit courir à de nombreuses reprises et échanger des coups de feu avec ses adversaires. On le sent virevoltant, comme si la Corse lui donnait des ailes. L’affaire du trésor a beau être sérieuse (enfin sur le papier, car à l’écran l’humour est de rigueur), "le Monocle" prend le temps de profiter de la vie : il fume le cigare, commande du champagne et mange du caviar et tout ça aux frais de la princesse, c’est-à-dire de l’Etat !
Alors que Le monocle noir jouait principalement la carte de l’absurde et des mots bien sentis, L’œil du monocle se veut bien plus dynamique. Les personnages ne cessent d’être en mouvement. Notre cher commandant Dromard n’en demeure pas moins toujours aussi amusant dans ses propos : Une Italienne racontant à un Français qu’elle surveille un Allemand au profit d’un Anglais, méfiez-vous ! Cela doit normalement provoquer des morts. Eh oui, il y a anguille sous roche et tout au long de ce périple, les surprises se multiplient.
Comme pour le premier opus, Georges Lautner bénéficie d’un casting de qualité. Paul Meurisse est évidemment la star du film. Mais il est assisté par d’excellents seconds rôles. On notera entre autres Robert Dalban qui est hilarant dans le rôle de Poussin, sorte d’assistant du “Monocle” et Maurice Biraud dans le rôle du pauvre Jacques Martigues, sans cesse accablé par les événements. Tous deux sont très attachants et chacune de leurs apparitions fait plaisir à voir.
La mise en scène est tout aussi appliquée que dans le premier Monocle. Georges Lautner effectue des gros plans mettant en avant les personnages. Par ailleurs, il cadre parfaitement les paysages extérieurs aussi bien que les ruelles sombres et étroites qui sont le théâtre de combats.
Ce second épisode exotique des aventures du commandant Dromard, finalement assez différent du premier, constitue un spectacle fort plaisant. Son succès motivera le cinéaste Georges Lautner à mettre en scène un troisième volet du Monocle intitulé Le monocle rit jaune.
Disponible en blu-ray depuis le 4 février 2015
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