Le 25 novembre 2020
Un jeune homme désœuvré et malintentionné va s’immiscer dans l’intimité d’un couple. Un long métrage inégal, qui annonce les grands films à venir de Claude Chabrol.


- Réalisateur : Claude Chabrol
- Acteurs : Stéphane Audran, Daniel Boulanger, Walther Reyer, Jacques Charrier
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Distributeur : Lux Compagnie Cinématographique de France
- Durée : 1h16mn
- Date télé : 24 août 2024 20:50
- Chaîne : Ciné+ Classic
- Date de sortie : 4 mai 1962

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Résumé : Albin Mercier (Jacques Charrier), jeune dandy misanthrope et piètre journaliste, est envoyé en Allemagne pour écrire un reportage. Il est logé chez l’habitant dans la province munichoise, et traîne son ennui avant d’être attiré par une belle propriété à l’écart du village. Le romancier Andreas Hartmann (Walter Reyer) y vit avec son épouse française Hélène (Stéphane Audran).
Critique : Le récit se concentre sur le personnage peu reluisant d’Albin, dont les états d’âme sont débités sans filtre par sa voix off. C’est probablement la limite de l’exercice de centrer l’histoire sur un unique point de vue, celui d’un jeune homme antipathique, médiocre et jaloux. De plus, Jacques Charrier manque tout de même d’épaisseur pour incarner ce protagoniste sombre et omniprésent.
Claude Chabrol s’associe une nouvelle fois au scénariste Paul Ģégauff pour une histoire qui égratigne une certaine bourgeoisie, ce qui sera la marque de fabrique de bon nombre de films à venir du cinéaste.
Le jeune homme, même s’il est pétri de mauvaises intentions, va découvrir les secrets qui se cachent derrière ce couple à la réputation impeccable. Stéphane Audran, l’épouse, au profil hitchcockien, représente si bien la bourgeoise type pour Chabrol, qu’elle la dupliquera, avec des variantes bien sûr, dans plusieurs de ses long métrages, avec souvent, comme ici, le même prénom : Hélène. C’est bien elle l’atout majeur de cette histoire sombre et désabusée, mais aussi bancale : elle incarne parfaitement la femme distinguée, douce et prévenante, mais tout de même inaccessible, et on comprend qu’elle puisse fasciner ce jeune ambitieux pourtant sans envergure.
Le très prolifique Claude Chabrol va peaufiner son style, et proposera ensuite des œuvres qui, si elles creusent le même sillon, seront beaucoup plus abouties.