Vivre, c’est se reconstruire sur les décombres du passé. Carole, la narratrice, sait bien ce chemin qui l’a menée de Saint-Alban-sur-Limagnole jusqu’à cet appartement bourgeois parisien où elle devra se faire transparente, au service d’un violoniste "misanthrope et mégalo". Derrière elle, un institut pour infirmes où elle sacrifiera deux ans de sa vie pour des "monstres", rebuts d’humanité, qu’il faut soigner, laver, nourrir, sous l’œil impitoyable et la férule de sœur Marthe. Une vie entre parenthèses, tout juste éclairée par son amitié avec Marie, et le passage lumineux et angélique de Léandre, l’enfant inachevé qui aime l’odeur de la menthe.

Carole apprend la ville, apprend la vie, apprend à être soi en ne gardant des autres qu’une image qui l’accompagne sur le chemin. L’odeur de la menthe, c’est cette route vers soi, les départs, les absences qui laissent orphelins, que l’on dépasse en devenant plus fort. Ce sont les rencontres qui nourrissent et embellissent la vie, des traces d’amour au cœur d’une solitude tranquille. Premier roman limpide et sensible, L’odeur de la menthe touche au cœur, entrouvre doucement les blessures de la vie pour y laisser une trace de nostalgie, celle qui relie des histoires éparses pour en faire un destin singulier.