Où est passé mon éléphant ?
Le 26 septembre 2014
On retrouve Tony Jaa, la star thaïlandaise des arts martiaux pour la suite des aventures de Kham et son éléphant. Bas du front et souvent très laid. Un rendez-vous manqué.
- Réalisateur : Prachya Pinkaew
- Acteurs : Tony Jaa, Petchtai Wongkamlao, RZA
- Genre : Action, Arts martiaux - Combats
- Nationalité : Thaïlandais
- Distributeur : Metropolitan (éditeur DVD)
- Durée : 1h40mn
- Titre original : Tom Yum Goong 2
L'a vu
Veut le voir
Date de sortie en DVD : 1er octobre 2014
On retrouve Tony Jaa, la star thaïlandaise des arts martiaux pour la suite des aventures de Kham et son éléphant. Bas du front et souvent très laid. Un rendez-vous manqué.
L’argument : Kham est le dernier d’une longue lignée de gardiens traditionnels qui veillent sur les éléphants de guerre considérés comme sacrés. Quand un de ses éléphants est volé, il découvre que le responsable est un puissant syndicat du crime dirigé par le dangereux LC. Avec l’aide d’un agent d’Interpol, Kham va devoir affronter les redoutables combattants à la solde de LC pour espérer récupérer son éléphant...
Notre avis : En 2004, à la sortie de Ong Bak (déjà tourné avec Prachya Pinkaew aux commandes) l’acteur combattant Tony Jaa fut pressenti comme le futur Bruce Lee/Jackie Chan/Jet Li grâce à la qualité de ses prodigieuses prouesses physiques. Avec un tel talent, sa carrière semblait alors toute tracée dans le cinéma martial furibard. Dix ans plus tard, ou en est-il ? À première vue, bien loin de l’époque du premier Ong Bak. L’Honneur du Dragon sorti en 2006 n’aura pas été synonyme de succès aussi bien en terme d’entrées que de qualités cinématographiques. Deux ans plus tard, Ong Bak 2, le prequel en roue libre (aux combats néanmoins efficaces) aura attiré trois fois moins de spectateurs au box office français (pour comparaison le premier rameutait presque le million de spectateurs). Enfin, pour enfoncer le clou, le troisième opus sortait directement en DVD dans l’indifférence la plus totale début 2012.
Fidèle à ses racines thaïlandaises, Tony Jaa n’avait jusqu’à présent jamais succombé aux sirènes hollywoodiennes. On attendait toujours son nom au sommet de l’affiche d’une grosse production à l’américaine, fatalement, il faudra se contenter de le voir prochainement surgir en second rôle dans un 7ème volet la saga motorisée Fast and Furious prévu pour avril 2015 (on l’annonce également pour une apparition dans le remake de Kickboxer signé Stephen Fung).
L’Honneur du Dragon 2 où l’acteur reprend ainsi son rôle de Kham (l’ami des éléphants) rend le constat encore plus amer. Lancer une suite à un premier opus caduque huit ans plus tard pouvait déjà laisser perplexe. Le résultat à l’écran confirme rapidement cette appréhension. Doté d’un budget estimé entre 12 et 15 M$ (soit environ trois fois plus que le un !), le premier film thaïlandais tourné en 3D réussit à se montrer encore plus laid, plus kitsch et plus idiot. Les CGI sur fond vert semblent avoir été intégrés à la va vite (qu’est-ce que c’est cheap ! La scène des motos sur les toits virent très vite au grotesque numérique...), les personnages sont ringards et bêtes à manger du foin, ça surjoue comme ce n’est pas permis (RZA en tête) et l’intrigue se montre tellement inepte qu’on en viendrait presque à se ruer brûler un cierge pour le salut du scénariste (Kham repart à la recherche de son éléphant kidnappé par un syndicat du crime dans un but totalement inconcevable et sidérant de bêtise).
Tout semble tellement nivelé par le bas (le combat dans la rame de métro à coup de décharges électriques, non mais "what the fuck" quoi !) que le plaisir se limite uniquement à quelques bastons aux chorégraphies nerveuses (les affrontements entre Kham et numéro 2 sont les plus en vue), hélas plombées par une mise en scène hystérique éreintée.
À réserver uniquement à la branche des fans les plus hardcore de l’expert en arts martiaux. Mais attention car ils devront s’armer d’une forte dose de tolérance et d’un second degrés vraiment coriace pour venir à bout de cette kitscherie thaï. Avec L’Honneur du Dragon 2, le Tony Jaa que l’on avait apprécié dans Ong Bak s’éloigne encore un petit peu plus... S’en relèvera-t-il ? À seulement 38 ans, gageons qu’il est encore temps pour lui de changer la donne.
LE TEST DVD :
Les suppléments :
L’édition DVD dispose d’un making-of de 7 petites minutes. On avouera que c’est toujours mieux que rien, même si celui-ci est de qualité visuel médiocre (décidément !), il illustre sommairement les coulisses du tournage avec quelques images et anecdotes de Tony Jaa et de l’équipe technique. Les propos tenus restent majoritairement promotionnel (le genre : "mais quel excellent film d’action nous venons de tourner là dis donc !").
L’image :
Compte tenu que l’on part de loin avec une photo au rendu extrêmement laid, disons que la copie réussit à se montrer acceptable. On dénote quelques traces de compression, des couleurs un peu trop ternes et des contrastes mi-figue mi-raisin. RAS pour le reste.
Le son :
Le point fort de cette édition se situe au niveau des pistes sonores Dolby Digital 5.1. La VO thaï est bien armée avec une ambiance affirmée, puissante quand il le faut, elle offre une clarté de dialogue quasi irréprochable. Les coups assénés libèrent des sons intenses au niveau des enceintes et du caisson. La version française se montre surtout moins recommandable à cause de son doublage décevant.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.