Post coitum, animal triste
Le 18 septembre 2007
Les errances sexuelles d’un homme perdu. Ambitieux, mais hermétique.
- Réalisateur : Damien Odoul
- Acteur : Mathieu Amalric
- Genre : Drame, Érotique
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 19 septembre 2007
- Plus d'informations : Le site du film :
L'a vu
Veut le voir
– Durée : 1h15mn
Les errances sexuelles d’un homme perdu. Ambitieux, mais hermétique.
L’argument : En proie à son désir pour les femmes, Richard O. explore les arcanes sinueux de l’érotisme, à travers Paris au mois d’août et ses habitantes estivales. 13 rencontres, 13 femmes, 13 expériences...
Notre avis : Damien O. est impressionnant. Aller voir l’un de ses films, c’est l’assurance quasi certaine de se retrouver face au plus gros foutoir cinématographique de l’année. Celui-ci ne fait pas exception. L’histoire est simple : Richard O., dragueur compulsif, tire des filles à peu près au même rythme que Mathieu A., acteur compulsif, tourne des films. C’est-à-dire plusieurs fois par semaines. Le film décline l’existence de ce stakhanoviste du sexe en une série de vignettes décousues, sortes d’odes au Paris estival, éternel réservoir à fantasmes. Difficile de trouver un lien entre ces différentes rencontres, si ce n’est une certaine manière d’envisager la sexualité. A la fois libération et enfermement, notre héros semble s’y abandonner avec un détachement complaisant dont Odoul, trop poète pour faire preuve d’objectivité, peine à saisir les traces et à les organiser en un ensemble cohérent.
L’histoire de Richard O. est sans doute cela, une fantaisie libertine, vaguement érotique, en même temps qu’un regard désabusé sur la quête de l’amour. A peine coquin (et franchement pas excitant), il nous laisse sur une désagréable sensation de vide. Envies de viols, rencontres éclairs et fétichismes divers dessinent la cartographie d’un paysage affectif dévasté. Celui d’un Amalric assommé par la multiplicité des rencontres dans l’immensité d’un Paris crépusculaire et sous-exposé. Déjà déstructurée, la mise en scène ne fait qu’accentuer les approximations du récit. Odoul expérimente à tout va, joue avec la lumière, le cadre, la musique (un hip-hop sensuel et sauvage). Le résultat ? Un kaléidoscope de sensations assez vaines, vaguement déconnectées. Comme dans En attendant le déluge, le réalisateur se livre à un exercice de style trop théorique, d’où le plaisir (celui du spectateur, celui des personnages) semble être le grand absent. Un hermétisme d’autant plus irritant que le film sait, par intermittence, se montrer ludique. De cette fable cynique, on retiendra surtout une qualité de regard, à la fois cruel et enjoué. Une sorte d’hédonisme inquiet qui apporte à cette Histoire de Richard O. une indéniable touche de modernité.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.