Le 2 mars 2021


- Date de sortie : 4 mars 2021
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
Un roman qui se lit et se vit comme une parenthèse enchantée dans la campagne japonaise, où la nature vit en maître grâce à une sorcière un peu particulière.
Résumé : Loin de s’épanouir à l’école à cause de camarades qui l’ostracisent, la jeune Mai se renferme sur elle-même provoquant l’inquiétude de ses parents. Pour tenter de lui venir en aide, sa mère va avoir l’idée de l’envoyer passer la fin de l’année scolaire chez sa grand-mère, à la campagne.
Critique : Avec ce nouveau roman, l’autrice japonaise Nashiki Kaho donne la parole à un personnage qu’on retrouve finalement assez peu dans la littérature, celui de la grand-mère. Bien que l’héroïne du roman soit la jeune Mai, toute l’intrigue s’articule malgré tout autour de cette femme, anglaise d’origine, nimbée de mystères au point de se faire appeler par sa fille et sa petite-fille "La Sorcière de l’Ouest".
Si cette dénomination à de quoi surprendre, elle est pourtant investie d’amour, imprégnée d’admiration pour ce personnage venu faire sa vie au Japon, alors qu’elle n’avait pas vingt ans.
Enjouée à l’idée de passer plusieurs semaines en compagnie de sa sorcière bien aimée, Mai va se mettre à évoluer au rythme de la nature qui l’entoure et en harmonie avec les animaux qui la composent. Loin de l’angoisse de l’école et de ses camarades qui la mettaient à l’écart, elle va réapprendre à vivre et à apprivoiser la jeune fille qu’elle est. Petit à petit, le récit prend une nouvelle forme, celle du roman d’apprentissage, car le lecteur suit l’itinéraire de la héroïne. Bien que la narration soit externe, l’autrice parvient avec beaucoup d’acuité à nous plonger dans la psyché de la jeune fille grâce aux nombreux dialogues.
En outre, le texte, jamais moralisateur lorsqu’il aborde la dualité entre ville et campagne, insiste sur l’idée que vivre en harmonie avec la nature est un travail constant. C’est ce que la vieille femme appelle avec malice le "travail pour devenir sorcière". Si cette nomenclature prête à sourire, il s’agit d’une façon astucieuse, pour la grand-mère, d’apporter un peu de féérie dans le quotidien de sa petite-fille, afin de lui redonner le sourire et le goût de l’existence. En lui apprenant à devenir magicienne, la grand-mère lui montre en réalité comment s’épanouir dans sa vie d’écolière, mais aussi dans son parcours de jeune femme.
L’été de la sorcière est un roman dans lequel on prend plaisir à se réfugier. Qu’il s’agisse de l’intrigue, du style, ou des personnages, tout est fait pour que le lecteur se sente comme chez lui. L’histoire est traversée par une douceur et une poésie qui réconfortent.
168 pages - 18€