L’Épée sacrée . T.1 - La chronique BD

Woaw !!!!! Rassembler autant de liens, d’hommages et de genres laisse forcément un peu pantois le lecteur qui découvre L’Épée Sacrée. Un corps avec un côté Mad Max moyenâgeux qui a aussi un peu d’Hyperion et de Moebius dans ses entrailles, une odyssée à la sauce arthurienne et des ennemis aux faux airs de NOD de Command and Conquer, voilà de quoi former un scénario bouillonnant et à la limite de l’overdose. A la limite seulement, car heureusement ce qui met du temps à se construire est bien plus qu’une simple quête chevaleresque comme la science-fiction a parfaitement su l’intégrer depuis Star Wars, mais bien des camps, des idéologies et des personnages qui en peu de temps ont acquis une épaisseur que l’on n’aurait pas entrevu au début. Certains sont encore mystérieux, pas totalement dévoilés, et conservent donc un attrait tout aussi spécial. Ce qui est étonnant et paradoxal, c’est qu’il est difficile de savoir s’il y aura bien une suite à cette première étape d’une quête intergalactique, qui pourrait tout aussi bien être achevée...

Lovern Kindzierski, Gabriel Rodriguez / Delcourt

Le dessin de Gabriel Rodriguez est somptueux, et l’on craque notamment pour la bataille finale, épique et tragique à souhait, qui comprend quelques plans que n’aurait en effet pas renié Arno, si l’on pense à son Alef-Thau et ses scènes de combat impliquant monstres, fées et technologies sur le même plan. Clair, précis et sans aucune ambiguïté, le trait est aussi pur que les aventures, et les membres déchirés ou coupés ne semblent pas issus d’une quelconque violence, mais faisant bel et bien partie du tableau de l’œuvre qui se dessine.

Lovern Kindzierski, Gabriel Rodriguez / Delcourt

Complet et fabuleux, ce récit n’a certes pas la vivacité de Locke and Key mais s’appuie sur une réécriture farouche et fastueuse des récits de la Table Ronde. Il est donc chaudement recommandé, tant il peut s’affirmer comme une très bonne histoire de SF épique.