Le 28 avril 2021
Un premier roman, très réussi, qui interpelle sur le rapport à la famille et à ses secrets.
- Auteur : Hajar Azell
- Collection : Blanche
- Editeur : Gallimard
- Genre : Roman
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 8 avril 2021
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : Chaque été, Elio et ses filles May et Sarah, reviennent à Telphes, le village où il a grandi dans la maison familiale. Pourtant, cette année-là, c’est à l’automne qu’ils y retourneront afin d’enterrer Gaïa, sa mère. La mort de la matriarche de la famille deviendra ainsi l’élément déclencheur de l’explosion de cette famille, si soudée en apparence...
Critique : Alors qu’on entend de plus en plus l’expression "la parole se libère", qu’il s’agisse des affaires de violences sexistes et sexuelles, un lieu reste encore malheureusement très exempt de cette réalité : la famille.
En effet, les non-dits et les secrets demeurent trop souvent monnaie courante dans la sphère familiale et peuvent la faire exploser, lorsque ceux-ci sont dévoilés. Avec L’Envers de l’été, son premier roman très prometteur, Hajar Azell questionne cette problématique.
Comme souvent, c’est à la suite d’un décès, en l’occurrence celui de la matriarche au nom évocateur, Gaïa, que cette famille, en apparence soudée, va voler en éclats. Alors que les deux enfants, Elio et Rita, veulent absolument vendre la maison de leur mère, Nina, leur grand-tante, s’y oppose farouchement, n’acceptant pas de se séparer du lieu où elle a toujours vécu. Intriguée par ce refus de Nina de quitter cette maison, May, l’aînée d’Elio, va décider d’y passer quelques mois avant que l’endroit ne trouve propriétaire, pour se rapprocher de ses racines, mais également de sa cousine Camélia.
Malheureusement pour la jeune femme, ce retour aux sources ne sera pas aussi simple qu’elle se l’était imaginée. Elle qui ne venait à Telphes que pour les deux mois d’été, va découvrir l’hiver, plus froid et hostile, à l’image de sa famille qu’elle pensait connaître. Ce décalage est d’ailleurs souligné par un personnage qu’elle va rencontrer dans un bar. Il lui dira qu’elle est à l’image de Camus, une étrangère qui ne comprend pas ce pays qu’elle pensait pourtant être le sien.
Avec cet ouvrage, à la lisière entre le roman de famille et la quête initiatique, Hajar Azell parvient, avec beaucoup de finesse, à raconter l’histoire de ces héroïnes, de leurs rêves et de leur destin brisé par leur famille où les conventions. Car oui, ce qui frappe dans ce roman est la place des femmes souvent malmenées par l’existence, qui n’ont pas d’autres choix que de se sacrifier et de mettre leur vie entre parenthèse. L’autrice fait ainsi le choix de raconter leur itinéraire comme pour permettre à ses héroïnes de retrouver une autorité sur leur parcours. Loin des clichés, le roman, qui se lit d’une traite tant tout est fluide et bien pensé, souffre parfois d’un manque de développement dans le traitement des personnages. En dehors de ce léger bémol, L’Envers de l’été est un texte passionnant et d’une grande maturité, dans lequel on pressent déjà un style bien affirmé et qu’on espère retrouver prochainement dans un nouveau livre.
176 pages - 16 €
140 x 205 mm
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