Il était une fois...
Le 10 novembre 2009
Quarante-cinq ans après l’arrêt du tournage de L’enfer par Henri-Georges Clouzot, Serge Bromberg et Ruxandra Medrea retracent l’histoire de ce film légendaire inachevé, avec une impressionnante précision documentaire.
- Réalisateurs : Serge Bromberg - Ruxandra Medrea
- Acteurs : Serge Reggiani, Bérénice Bejo, Jacques Gamblin, Romy Schneider
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 11 novembre 2009
- Festival : Festival de Cannes 2009
– Durée : 1h34mn
Quarante-cinq ans après l’arrêt du tournage de L’enfer par Henri-Georges Clouzot, Serge Bromberg retrace l’histoire de ce film légendaire inachevé, avec une impressionnante précision documentaire.
L’argument : En 1964, Henri-Georges Clouzot choisit Romy Schneider, 26 ans, et Serge Reggiani, 42 ans, pour être les vedettes de L’Enfer. Un projet énigmatique et insolite, un budget illimité, un film qui devait être un "événement" cinématographique à sa sortie. Mais après 3 semaines de tournage, le drame. Le projet est interrompu, et les images que l’on disait "incroyables" ne seront jamais dévoilées.
Ces images, oubliées depuis un demi-siècle, ont été retrouvées et elles sont plus époustouflantes que la légende l’avait prédit.
Elles racontent un film unique, la folie et la jalousie filmées en caméra subjective, l’histoire d’un tournage maudit et celle d’Henri-Georges Clouzot qui avait laissé libre cours à son génie de cinéaste.
Jamais Romy n’a été aussi belle et hypnotique. Jamais un auteur n’aura été aussi proche et fusionnel avec le héros qu’il a inventé.
Serge Bromberg et Ruxandra Medrea réussissent ici une "recomposition" de l’oeuvre disparue, créant un nouveau film qui raconte l’histoire de ce naufrage magnifique et qui permet au projet d’exister enfin.
Notre avis : Coincé dans un ascenseur, Serge Bromberg fait connaissance avec sa compagne d’infortune qui se révèle être la veuve d’Henri-Georges Clouzot. Deux heures plus tard, le projet de L’enfer d’Henri-Georges Clouzot voyait le jour. En effet, au cours de cette rencontre claustrophobe, Bromberg apprend que la femme du réalisateur de L’assassin habite au 21 a conservé les bobines du film inachevé, L’enfer (1964). Cette production, avec pour tête d’affiche Romy Schneider et Serge Reggiani, s’annonçait comme une œuvre qui allait marquer son temps, à la frontière de la fiction et du cinéma expérimental.
- © MK2 Diffusion
Le documentariste nous raconte ainsi l’aventure qu’a été la réalisation - partielle - de L’enfer. Il nous en donne toutes les clés. Aucun détail n’est omis de la pré-production au tournage. On découvre troublés le casting de Romy Schneider ainsi que ses essayages multiples de vêtements pour créer son personnage. Se superposent en permanence le récit de la création et l’histoire proprement dite du film, le scénario. On comprend ainsi l’ampleur du projet et la fascination qu’il aurait pu produire s’il avait été terminé. Henri-Georges Clouzot avait réussi à monter quelques séquences, ce que nous voyons à l’écran est donc bien le fruit de son travail et de son imagination.
Toutes les scènes n’ont pas pu être tournées. Celles-ci sont jouées par deux acteurs, Jacques Gamblin et Bérénice Bejo, qui reprennent les rôles tenus par Serge Reggiani et Romy Schneider. Tout comme le réalisateur donne une seconde vie à L’enfer, ces comédiens héritent de l’expérience de ces acteurs incontournables du cinéma français. Ces séquences modernes montrent également que L’enfer n’était pas uniquement une expérimentation esthétique et technique incroyable, mais que son scénario et ses dialogues étaient d’une qualité indiscutable. Tout avait été pensé au détail près ; paradoxalement, c’est ce perfectionnisme qui a précipité l’abandon du tournage, chaotique et conflictuel.
- © MK2 Diffusion
Au sortir de L’enfer d’Henri-George Clouzot, la sensation d’avoir assisté à un grand film est tenace. Clouzot n’avait pas réussi à donner forme à L’enfer. Serge Bromberg et Ruxandra Medrea, grâce à un rigoureux travail documentaire et de restauration, ont réussit à le faire exister. Dans cet esprit, les cinéastes participent à la conservation du patrimoine cinématographique français et nous livrent une œuvre empreinte de l’esprit du réalisateur des Diaboliques, enrichie de leur regard passionné sur Henri-Georges Clouzot.
- © MK2 Diffusion
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
Gustavesept 13 novembre 2009
L’enfer d’Henri-Georges Clouzot - La critique
Les images de Clouzot sont superbes :
http://lesseptembriseurs.blogspot.com/2009/11/un-tournage-en-enfer.html
La folie n’est pas loin...
Voir en ligne : A voir !
Camille Lugan 22 novembre 2009
L’enfer d’Henri-Georges Clouzot - La critique
En dehors du commentaire sobre et toujours en même temps professionnel et didactique de Bromberg, les images de Clouzot sont stupéfiantes. C’est une manière de porter à leur comble à la fois le plaisir et la frustration du cinéphile, qui ne peut que s’émerveiller et fantasmer sur ce qu’aurait pu être cet objet de frisson cinématographique... Merci à Bromberg de nous faire goûter du bout des lèvres le poison d’Henri-Georges.
Norman06 26 décembre 2009
L’enfer d’Henri-Georges Clouzot - La critique
Documentaire passionnant sur la préparation et le tournage d’un film culte inachevé, qui aurait peut-être été l’un des chefs d’œuvre du cinéma mondial, à la vue des images novatrices de cette réalisation d’avant-garde effectuée dans le cadre d’une production à gros budget. C’est aussi une réflexion passionnante sur le décalage entre l’inspiration artistique et la nécessité de finaliser une œuvre avec les contraintes du temps et les concessions du travail en équipe.