L’école pour tous - la critique

Un petit film sur le milieu de l’enseignement et sur les banlieues chaudes. Quelques bons passages mais un manque d’envergure pour un sujet qui aurait mérité plus d’approfondissement.

L’argument :
Un concours de circonstances va permettre à Jahawad, sans emploi, viré de chez sa mère, la police à ses trousses, d’usurper une place de professeur de français dans une classe difficile de collège. Saura-t-il faire illusion ?

Notre avis : Pour cette comédie, Eric Rochant que l’on avait connu plus tatillon, semble avoir choisi de se pencher sur ses personnages au détriment de l’histoire proprement dite qui, pour sa part, ne tient qu’à un fil, très ténu. Il n’y a donc pas de quoi être surpris que son film ne fonctionne que par intermittences et ait tendance à lasser malgré son côté sympathique et enlevé. Si l’acteur Arié Elmaleh trouve ici l’occasion de faire montre de ses talents comiques variés, on peut regretter que son personnage ne nous entraîne pas dans des aventures plus abouties et que la suite de scènes plus ou moins réussies dont il est l’initiateur ressemble davantage à un long one man show qu’à une fiction bien ficelée, comme son auteur nous a pourtant prouvé à maintes reprises qu’il savait en construire. Ainsi, on va (sou)rire bien des fois en regardant L’école pour tous, trouver nombre de données bien vues et bien rendues, tels les profs-types qui entourent le héros, ou encore les parents d’élèves auxquels il rend visite. Mais tout cela manque de fond et de visée et la lassitude gagne au spectacle des pitreries parfois fines, parfois plus lourdes, qui font l’essentiel du film. Sans dénier les efforts du réalisateur pour éviter la démagogie ou la facilité dans le traitement de son sujet, il est tout de même dommage qu’il n’ait pas cherché à donner une portée plus précise à son film et à se détacher de ses comédiens pour leur offrir un rôle plus global.