Belzébuth gothique
Le 15 octobre 2017
Fantômes, horreur, trahison, enfance et patriotisme... tels sont les ingrédients du nouveau film de Guillermo del Toro.
- Réalisateur : Guillermo del Toro
- Acteurs : Eduardo Noriega, Marisa Paredes, Federico Luppi, Fernando Tielve
- Genre : Drame, Fantastique, Thriller, Épouvante-horreur
- Nationalité : Espagnol, Mexicain
- Distributeur : Mars Distribution
- Editeur vidéo : Studiocanal
- Durée : 1h47mn
- Date télé : 18 septembre 2023 22:50
- Chaîne : Arte
- Box-office : 95.821 entrées France / 37.189 entrées
- Titre original : El espinazo del diablo
- Date de sortie : 8 mai 2002
- Festival : Gérardmer 2002
L'a vu
Veut le voir
Critique : Le réalisateur mexicain couronné par le Prix de la Semaine de la Critique en 1993 avec Cronos et star du box-office américain avec Mimic, revient avec un projet plus personnel avant Blade 2 (sortie française le 19 juin 2002).
En pleine guerre civile espagnole, Carlos, un jeune garçon de douze ans, est abandonné, à la mort de son père, dans un orphelinat perdu au milieu de nulle part et dirigé par des républicains espagnols. L’enfant sera bientôt témoin de phénomènes étranges. En effet, il fait rapidement la connaissance du fantôme d’un pensionnaire décédé dans des conditions mystérieuses.
Au-delà des événements curieux et des apparitions du fantôme, un peu caricatural, le réalisateur dresse une peinture subtile et terrible de la guerre civile espagnole.
De plus, bien que le sujet central du film semble être le surnaturel et la perception enfantine de tels phénomènes (on retrouve ce schéma dans Sixième sens et plus récemment dans Les autres), la scène la plus insoutenable reste l’exécution en pleine rue de volontaires des Brigades internationales. De là à en conclure que del Toro a pris comme prétexte l’horreur et le paranormal pour dénoncer les atrocités de la guerre il n’y a qu’un pas... d’ailleurs son action devait initialement se situer pendant la révolution mexicaine.
Avec une façon de filmer fluide, des couleurs ambrées et des personnages contrastés, Guillermo del Toro arrive à introduire dans L’échine du diable une vraie dimension dramatique.
Les enfants sont criants de vérité, touchants et parfaitement dirigés. Quant aux adultes, Marisa Paredes (l’une des actrices fétiches de Pedro Almodóvar, par ailleurs productrice du film avec son frère Augustin, ndlr) campe à la perfection une directrice d’orphelinat unijambiste tiraillée entre luxure et rigidité. Eduardo Noriega revêt une fois de plus le costume du "méchant" au charme venimeux - il tenait un rôle approchant dans Tesis de Amenábar - mais à qui l’on finit pourtant par s’attacher. Et Federico Luppi joue le brave docteur transi d’amour et étrange qui améliore le quotidien de l’établissement en vendant aux villageois des bouteilles d’alcool de "fœtus".
Guillermo del Toro s’est, pour construire son scénario, beaucoup inspiré des terrifiants contes gothiques anglosaxons comme ceux de M.R. James, Sheridan Le Fanu, Machen etc.
Histoire du passé refoulé, L’échine du diable s’achève sur une vengeance apocalyptique. Les scènes de feu sont fascinantes et les effets spéciaux parfaitement maîtrisés.
En revanche, le côté un peu gore de certains passages n’apporte rien au film...
On ne peut pas toujours faire un sans faute.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.