Kim Rossi Stuart dans le nouveau film de Michele Placido
Le 6 septembre 2011
Figure phare du cinéma italien contemporain, Kim Rossi Stuart acteur et auteur depuis peu, endosse dans son dernier film L’ange du mal, le costume du très controversé Renato Vallanzasca. En plein coeur d’un jardin parisien, l’artiste nous invite à partager sa réflexion.
- Acteur : Kim Rossi Stuart
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Figure phare du cinéma italien contemporain, Kim Rossi Stuart acteur et auteur depuis peu, endosse dans son dernier film L’ange du mal, le costume du très controversé Renato Vallanzasca. En plein coeur d’un jardin parisien, l’artiste nous invite à partager sa réflexion et une tarte au citron. Place à la rencontre.
aVoir-aLire : L’ange du mal est finalement très proche de Roman criminel, de son schéma narratif, et l’on pourrait facilement s’amuser à noter les nombreuses ressemblances entre les deux biopics : un héros inspiré des plus grandes figures criminelles d’Italie, une bande de personnages unis depuis l’enfance, l’installation d’un ordre clanique sur-puissant, une vie privée manquée, la mort d’un frère, la trahison d’un ami, l’explosion du groupe et une lutte finale dans un bang de sang. Pour vous, qu’est-ce qui différencie l’histoire de Vallanzasca de celle d’Il Freddo ?
Kim Rossi Stuart : Tout le reste ! (rires). L’ange du mal est un film à vocation soliste avec un point de vue recentré sur l’un des personnages, à la différence de Roman criminel qui est un film chorale. Pour moi, c’est ça la différence majeure. D’un point de vue esthétique par contre, je ne sais pas. Certaines personnes m’ont dit qu’ils avaient trouvé les deux films similaires et d’autres m’ont dit qu’ils ne se ressemblaient en rien. Pour moi, les expériences ont été complètement différentes, les personnages que j’interprète étant eux même totalement différents. Vallanzasca est un personnage très extraverti alors qu’"Il freddo" lui, est totalement introverti. Mais je ne suis pas maitre pour trancher la question ! C’est plutôt à vous de juger !
aVoir-aLire : En 2005 vous avez réalisé votre premier long-métrage Anche libero va bene, film qui a eu en France, un excellent accueil critique. Dans L’ange du mal , vous êtes aussi passé derrière la caméra et avez co-écrit le scénario avec Michelle Placido. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette expérience, sur votre collaboration et sur votre vision de l’écriture.
Kim Rossi Stuart : Michele est un réalisateur un peu particulier, que ce soit sur le tournage ou même après la sortie du film. Alors que la plupart des réalisateurs paternalise leurs équipes, il préfère responsabiliser ses collaborateurs, y compris ses acteurs. L’idée, c’est que le film soit le fruit d’un travail collectif, le leur comme le sien. Il est toujours prêt à acceuillir vos impressions et vos suggestions d’interprétations. C’est un metteur en scène très à l’écoute. Un film de Michele Placido a vraiment cette force là. Quant à mon expérience d’écriture sur L’ange du mal, ce fut presque une surprise.
Mon implication dans ce film là en tant que scénariste s’est faite en urgence, au tout dernier moment. Deux mois avant le tournage on s’est rendu compte que le scénario ne collait pas, vraiment pas. Michele m’a alors très simplement demandé : "tu l’écris avec moi ?". On a recommencé à zéro et en quelques semaines le script était là.
aVoir-aLire : Ce qui frappe avec le personnage de Renato, c’est que plus les crimes qu’il commet sont terribles et spectaculaires plus sa popularité augmente dans la société. Cette dévotion à l’image sanctifiée de la légende Vallanzasca est-elle pour vous emblématique d’une certaine époque, celle des années soixante-dix en Italie ?
Kim Rossi Stuart : Il faut comprendre qu’à cette époque là, la violence était quotidienne, que ce soit entre le terrorisme, la mafia, la criminalité organisée et le grand banditisme. A l’époque l’Italie c’était vraiment le Far-West ! Sans compter tous les mouvements sociaux très forts qui ont traversé la société des années 68 et de sa révolution. D’un certain côté c’était quand même l’anarchie. Mais ce n’est pas ce contexte que l’on a voulu mettre en avant dans le film. Michele et moi n’avons pas voulu figurer cette histoire là avec un grand H mais plutôt celle d’un homme avec un petit h. Ce qui nous intéressait, c’était d’amener le personnage à voyager à travers un univers parallèle, un univers un peu fou, aux confins de la réalité, et non de faire un documentaire historique. »
aVoir-aLire : Dans son livre, Renato Vallanzasca nous confie un souvenir d’enfance. Il raconte qu’ayant vu un western (Wild Bunch) avec une attaque de diligence par des indiens, il avait souhaité pouvoir faire pareil un jour. Et vous quels sont vos propres inspirations de jeu ?
Kim Rossi Stuart : Pour ce film, je n’ai pas eu d’inspiration précise parce que j’avais assez de matériel pour travailler, notament toute la bibliographie sur Vallanzasca. Et puis j’ai eu la chance de connaître l’homme, de pouvoir le rencontrer, discuter avec lui, et l’étudier de près. Dans ma vie d’acteur en revanche, beaucoup d’auteurs m’ont influencé : Cassavetes, Pasolini, Fellini, Bergman pour le passé, Audiard, Garrone pour le présent.
aVoir-aLire : Le film à la différence du livre ne se centre que sur une petite partie de la vie de Renato, celle qui l’aura porté à la célébrité. Pourquoi avoir fait le choix de passer si peu de temps sur l’enfance et la vieillesse d’un personnage qui, finalement, nous apparaît impardonnable ?
Kim Rossi Stuart : Dès le début l’intention de la production et du metteur en scène était de faire un film d’action et pas de réaliser un portrait pscychologique. C’est d’ailleurs pour ça que l’enfance de Vallanzasca, si importante dans le livre, n’apparaît dans le film que sous la forme du prologue. Michele a choisi de se concentrer sur la partie fondatrice, celle qui a alimenté la légende du criminel et qui se résume aux six ou sept mois sur-médiatisés où il a enchainé les hold-ups. C’est la partie la plus populaire, la plus connue de sa vie, celle où il était toujours sur les couvertures. C’est cet éclat de vie extraordinaire qu’on a voulu capter.
aVoir-aLire : Quels sont vos prochains projets ?
Kim Rossi Stuart : Dormir ! (rires). Non plus sérieusement je crois que je vais faire une pause pour l’instant...
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