Père et fils
Le 18 janvier 2024
Méconnu et sous-estimé à l’époque, c’est l’un des meilleurs films de Paul Newman en tant que réalisateur. Une perle du (vrai) cinéma indépendant américain.
- Réalisateur : Paul Newman
- Acteurs : Morgan Freeman, Paul Newman, Ellen Barkin, Ossie Davis, Robby Benson, Joanne Woodward
- Genre : Drame, Teen movie
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h53mn
- Titre original : Harry and Son
- Date de sortie : 4 avril 1984
- Festival : Cinémathèque de Nice
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Résumé : Harry est malade, perd son travail et se heurte à son fils Howard qui finit par partir de la maison.
Critique : Ce résumé de synopsis et le titre français ne rendent pas grâce à cette œuvre sensible, drôle et poignante, qui confirme que Paul Newman n’était pas seulement un acteur immense mais aussi un cinéaste singulier, brisant son image à l’instar des Eastwood, Redford et autres Cassavetes derrière la caméra. On pourrait croire à un "drame psychologique" sur les relations de filiation, avec son lot de bons sentiments et de ficelles scénaristiques. Il n’en est rien. Le récit n’en est pas vraiment un, et la caméra scrute les petits riens de l’existence de Harry, son fils et leur entourage. Comme dans De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites, Newman s’intéresse à des êtres dont les fêlures manquent de faire basculer la vie. Aux malaises physiques (vertiges, problèmes de vue), font écho des pertes de contrôle émotionnelles traitées sur le mode de l’humour pince-sans-rire, à l’instar de la séquence où le protagoniste a une crise de nerfs pour une broutille sur la plage ou celle où il brise volontairement la vaisselle de son épouse décédée afin de contrarier son gendre cynique. On appréciera aussi les digressions insolites (rares dans ce genre de cinéma) sur le système de santé américain et ses aberrations. Et il n’est pas superflu de penser que Pedro Almodóvar se souviendra sans doute de la scène de l’accouchement dans le taxi pour filmer celle dans le bus, pour le prologue d’En chair et en os. Quant à la distribution, elle est presque sans failles. Si le débutant Robby Benson peine à transcender son look de gravure de mode (mais il ne méritait pas une nomination aux Razzie Awards), on retiendra les apparitions de Morgan Freeman en contremaître déjanté, Ellen Barkin en mère célibataire, Ossie Davis en vieux loup fauché et l’exquise Joanne Woodward (Mrs Newman à la ville) en incarnation de la vieille amitié amoureuse.
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