Le 11 octobre 2019
- Scénaristes : Jean-Charles Chapuzet>, Vincent Grave >
- Dessinateur : Christophe Girard
- Genre : Historique
- Editeur : Glénat
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 18 septembre 2019
L’Affaire Zola revient sur l’implication de l’auteur des Rougon-Macquart dans la défense du capitaine Dreyfus, condamné parce que juif pour un crime qu’il n’a pas commis.
Résumé : Tournant de l’histoire de la IIIe République, l’affaire Dreyfus constitue un moment fondamental de notre histoire contemporaine. Cette affaire a déchaîné les passions populaires des contemporains et libéré le discours antisémite, depuis l’arrestation pour espionnage et la déportation en Guyane du capitaine de confession jusqu’à la révision de son procès. Écrivain à succès, Émile Zola est initialement un observateur lointain d’une affaire qui ne le concerne pas. Troublé par ce qui apparaît de plus en plus clairement comme une machination, il s’engage finalement dans la défense de Dreyfus, choqué par le déferlement de la parole antisémite. Attaqué de toutes parts, y compris en justice, Zola est contraint de fuir en Angleterre, avant de revenir lors de la révision à Rennes du procès d’Alfred Dreyfus.
Scénarisée par l’historien et journaliste Jean-Charles Chapuzet, avec l’aide de Vincent Grave pour le storyboard, L’Affaire Zola mêle avec adresse la biographie de l’écrivain et les méandres de l’affaire Dreyfus. L’objectif est à la fois de comprendre la généalogie de l’affaire et les raisons qui ont conduit Émile Zola à prendre, au péril de sa réputation et surtout de sa vie, la défense du capitaine Dreyfus en écrivant notamment la célébrissime adresse « J’accuse » au président de la République. Les premières pages du récit montrent en effet qu’Émile Zola, écrivain à succès menant une double vie, n’était en rien prédestiné se retrouver au centre de l’affaire Dreyfus, ayant par ailleurs lui-même relayé des poncifs sur les juifs dans L’Argent. Chapuzot insiste sur les hésitations du romancier, dont l’implication s’avère par la suite totale, une fois sa décision prise de s’engager aux côtés des dreyfusards. Entretemps, le récit nous dévoile l’enfer de la vie de Dreyfus déporté en Guyane, les humiliations et les sévices qu’il subit, mais aussi sa ténacité, et la crainte paranoïaque des geôliers qui redoutent une improbable évasion.
- Chapuzet - Grave - Girard / Glénat
Le dessin de Christophe Girard reconstitue les intérieurs bourgeois de la fin du XIXe siècle. Les visages, parfois tordus par la haine, sont très expressifs. Le dessinateur reprend également (notamment p.74 et 75) certaines des caricatures les plus célèbres de l’époque, une excellente idée qui contribue au sentiment d’immersion. Le découpage offre sa fluidité au récit, qui ne reste pas engoncé dans un simple gaufrier. L’ensemble est parsemé de cases aux accents expressionnistes. Au chapitre des regrets, soulignons l’absence de mention de la tentative de coup d’État de Déroulède qui, s’il s’avère un piteux échec, est à l’origine d’un sursaut incarné par le gouvernement de Défense républicaine de Waldeck-Rousseau. Il manque également quelques pages pour offrir à ce récit bien mené une conclusion plus étoffée.
- Chapuzet - Grave - Girard / Glénat
En ces temps de libération de la parole islamophobe, il n’est pas inutile d’expliciter les conséquences de la parole raciste. Moment fondateur de notre histoire républicaine, l’affaire Dreyfus est narrée avec justesse dans cette bande dessinée qui rend hommage à l’engagement de l’écrivain.
124 pages - 22€
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Galerie photos
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