Le 17 juillet 2020
Un joli film d’aventures sur l’extraordinaire expédition menée par l’anthropologue norvégien Thor Heyerdahl.


- Réalisateur : Espen Sandberg
- Acteurs : Gustaf Skarsgård, Pål Sverre Valheim Hagen, Anders Baasmo Christiansen
- Genre : Biopic, Action
- Nationalité : Britannique, Allemand, Norvégien, Danois
- Durée : 1h58min
- Date télé : 17 juillet 2020 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 17 septembre 2018

L'a vu
Veut le voir
Résumé : L’explorateur norvégien Thor Heyerdahl, accompagné de cinq hommes, a en 1947 traversé l’océan Pacifique sur un radeau pour prouver que les habitants d’Amérique du Sud auraient pu traverser la mer et s’installer sur les îles de Polynésie. Ils se sont lancés dans un voyage qui aura duré 101 jours sur plus de 8 000 kilomètres... Le film aborde la genèse de leur voyage.
Critique : L’histoire de l’anthropologue norvégien Thor Heyerdahl, désireux de démontrer, par une traversée périlleuse, que l’Océanie ne s’est pas peuplée à partir de l’Asie du Sud-Est, mais par des voyages qu’ont effectués certaines populations amérindiennes, est une épopée à bien des égards extraordinaire : elle joint le geste à la théorie. Ce biopic reprend les principales étapes de cette incroyable aventure, depuis la conception du fameux radeau qui permettra la navigation sur l’océan, en passant par l’incrédulité des collègues scientifiques de Heyerdahl.
Le réalisateur privilégie une gradation, prend le temps de démontrer comment, stratégiquement, le personnage réussit à séduire le gouvernement péruvien pour qu’il aide la concrétisation du projet, mais se perd dans des séquences plus démonstratives, avec des dialogues plutôt capillotractés ("tout ce que j’espère, c’est que dans trois mois, tes enfants auront encore un père" se morfond Madame Heyerdahl au téléphone ; "désolé, je ne t’entends plus très bien", rétorque l’incorrigible aventurier). A partir du moment où le radeau quitte enfin le port pour rejoindre les atolls de la Polynésie, le long métrage se resserre autour de son huis clos maritime, propose quelques morceaux de bravoure attendus : une tempête impressionnante qu’illuminent des orages, la lente ondulation menaçante d’un requin, qui manque de faire chavirer l’embarcation - une réminiscence des Dents de la Mer -, un autre squale cheminant vers d’un bateau pneumatique, le franchissement d’un récif corallien...
Les problèmes de cap, le bois qui absorbe l’eau, la radio qui fonctionne mal sont autant de péripéties attendues qui cohabitent avec des moments de stase, où le film parvient à capter les reflets miroitants du soleil sur la mer infinie, en variant les échelles de plan. Les aventuriers bien habillés deviennent de vigoureux hirsutes, dont les muscles saillants luisent au soleil. Les tensions adviennent, les confidences abondent : des humanités se forgent, confrontées à l’adversité des éléments.
Même s’il manque de rythme, Kon-Tiki est un film d’aventures joliment réalisé sur un anthropologue qui demeure méconnu en France.