Kill or be killed . T.2 - La chronique BD

Si le premier tome était une solide entrée en matière, ce second est un plat copieux, dense et intense. Tout d’abord, la perspective narrative est audacieuse, avec un "je" omniscient, racontant son histoire au lecteur depuis le futur, et donc au courant des épreuves et aléas auxquels il va faire face. Mais cette narration s’étoffe avec les apparitions de deux personnages féminins, aussi sagaces qu’intéressantes : la meilleure amie et une policière, qui vont tenter chacune de leur côté tenter de démasquer le héros à la cagoule rouge. Ensuite, l’intrigue s’étale, se ramifie, jouant de ce côté schizophrénique qui est oublié dans la première partie, mais resurgit avec davantage de vivacité, lorsque le passé resurgit sous forme de dessin du paternel. C’est à la croisée d’Utopia et de Dexter sur le petit écran, Kill or be killed est un comic dans l’air du temps, complexe sans être scabreux, ironique sans être naïf.

© Delcourt

Le dessin, enfin, achève de prouver la montée en puissance de cette nouvelle série. Il surfe sur cette limite entre le comic noir cher à Phillips et le comic moins sérieux, proche d’un public ado. Mais il combine les deux parfaitement, avec cette petite part d’insouciance qui vient juste chatouiller l’atmosphère polar, où un petit coin de fantastique se dégage par intermittence. Personnages, décors, action, tout l’ensemble fleure bon le comic exalté, mais qui ne veut pourtant pas trop en faire. Dylan, est en train de combler sa maladresse, avec les filles comme avec ses victimes, mais reste un jeune homme tourmenté.

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Véritable confirmation, ce tome 2 impose désormais son style, ses idées et son héros, voire ses héroïnes, dans une intrigue qui jongle moins sur les temps de l’action mais progresse avec efficacité dans une enquête sinueuse et tentante.