Le 15 mars 2020
Le dramatique accident subi par le célèbre sous-marin nucléaire russe inspire ce film ennuyeux, qui fut un énorme échec à sa sortie.


- Réalisateur : Kathryn Bigelow
- Acteurs : Harrison Ford, Liam Neeson , Peter Sarsgaard
- Genre : Drame, Action, Thriller, Film de guerre
- Nationalité : Américain
- Distributeur : UIP (United International Pictures)
- Durée : 2h18min
- Date télé : 15 mars 2020 20:55
- Chaîne : Arte
- Titre original : K-19 : The Widowmaker
- Date de sortie : 18 septembre 2002

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Résumé : En juin 1961, en pleine Guerre froide, dans les eaux de l’Atlantique nord, Alexei Vostrikov, le capitaine du premier sous-marin nucléaire de l’arsenal soviétique, le K-19, découvre que le système de refroidissement du réacteur principal est défaillant. A son bord, des ogives et un moteur à propulsion atomique menacent d’exploser si la température au coeur du réacteur ne baisse pas rapidement. Coupés du monde extérieur et du reste de la flotte russe à cause d’une panne d’antenne, le capitaine Vostrikov et son second Mikhail Polenin doivent surmonter leurs différends pour faire face à la crise et éviter un accident nucléaire. Par ailleurs, si une telle explosion se produisait, les Etats-Unis pourraient croire à une première attaque soviétique et déclencher une guerre totale.
Critique : Tiré d’une grave avanie subie par le sous-marin nucléaire K-19, en pleine période de guerre froide, le long-métrage s’ouvre sur une simulation tellement véridique qu’on la prend d’abord pour un moment de pure tension. Cet artifice, quoiqu’efficace, ne cache pas les intentions spectaculaires de ce film américain qui paraît quelque peu anachronique dans son sujet, d’autant qu’on n’admet pas tout à fait l’idée qu’Harrison Ford puisse incarner l’inflexible Alexei Vostrikov, évidemment inspiré du sous-marinier Nikolai Vladimirovich Zateyev, qui officiait à bord lorsque le K-19 connut, le 4 juillet 1961, une fuite totale du liquide de refroidissement de son réacteur. Le plus gros problème, surtout, c’est que les personnages sont évoqués selon les clichés propres aux films de guerre américains, qui mettent en scène des soldats yankee, avec des scènes obligées où s’expriment pêle-mêle des confidences viriles, un héroïsme bon teint, des rivalités au sommet du commandement. Ces séquences adviennent dans un sous-marin qui pourrait presque miauler, tant sa scoumoune a l’apparence du chat noir. En effet, les accidents s’y succèdent et les morts inopinées lui valent bien son surnom : "le faiseur de veuves". Pour le reste, les moments de tension tant attendus ne rendent pas le spectateur très friand du volet historique, d’autant que le scénario ne dessinant qu’à gros traits le profil des personnages, on se persuade très vite que cette histoire est un divertissement prenant le prétexte d’une reconstitution fidèle. Mais en la matière, le film ne prodigue pas même la dose qui satisfait : tout au plus, un missile spectaculaire qui perce la calotte glaciaire. Bref, on tourne en rond dans ce long-métrage claustrophobique, dont l’issue se paie de phrases sentencieuses et d’un sentimentalisme trop longtemps retenu, qui ne demandait qu’à sortir de l’eau. Il faut croire que l’ennui fut un sentiment partagé au moment de la commercialisation de ce pensum : K-19 s’avéra un immense bide de l’année 2002.