Le 9 juin 2022
Cet énième numéro de Jurassic World est un patchwork bruyant de tout ce que le cinéma d’aventure peut parfois faire de pire.


- Réalisateur : Colin Trevorrow
- Acteurs : Laura Dern, Bryce Dallas Howard, Sam Neill, Jeff Goldblum, Vincent D’Onofrio, Irrfan Khan, B.D. Wong, Judy Greer, Chris Pratt, Nick Robinson
- Genre : Science-fiction, Fantastique, Aventure
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 2h26mn
- Date télé : 2 janvier 2023 21:09
- Chaîne : Canal+
- Titre original : Jurassic World: Dominion
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 8 juin 2022

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Résumé : Quatre ans après la destruction de Isla Nublar. Les dinosaures font désormais partie du quotidien de l’humanité entière. Un équilibre fragile qui va remettre en question la domination de l’espèce humaine maintenant qu’elle doit partager son espace avec les créatures les plus féroces que l’histoire ait jamais connues.
Critique : Pourquoi les films d’aventure américains sont-ils si longs ? C’est souvent la question qui surgit après avoir visionné un pareil monstre de musique, de sons, et d’effets spéciaux. Car Jurassic World : Le monde d’après, en plus d’empiler tout un tas de stéréotypies sorties du cinéma d’aventure fantastique, s’éternise pendant plus de deux heures. De quoi s’agit-il ? Les bêtes préhistoriques n’habitent plus seulement le fameux parc qui leur était réservé, elles s’étalent maintenant sur toute la surface de notre bonne vieille terre où elles cohabitent difficilement avec les humains. Le récit pourrait s’arrêter là, sauf que des scientifiques peu scrupuleux d’éthique s’en mêlent et détricotent l’ADN des animaux pour parvenir à se développer encore plus.
- Copyright 2021 Universal Studios. All Rights Reserved
Jurassic World : Le monde d’après se veut une aventure fantastique complète. Il y a là-dedans du James Bond, des super-héros que rien n’arrête, du King Kong, du Indiana Jones et même du Star Wars à sa manière. Bref, Colin Trevorrow en rajoute dans la superposition des genres, quand il n’épuise pas son spectateur avec cette surenchère de sons, lumières et images de synthèse. Les animaux sont très féroces. Ils hurlent tout le temps, au point qu’on craindrait voir surgir soudain un extraterrestre de type Alien, prêt à croquer les pauvres êtres humains perdus. À cela s’ajoute un vague message écologique et moral qui appelle les concitoyens du monde à veiller à l’équilibre de la planète et à favoriser le vivre-ensemble.
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Vraiment, ce film est aberrant. S’il dénonce avec force et fracas la perdition humaine face au péril écologique et scientifique, le coût énergétique et économique du long-métrage en est d’autant plus insupportable. Bien sûr, les monstres sont évidemment réalistes. Mais faut-il un déploiement de moyens à ce point pour servir un scénario si mince ? Les comédiens s’engagent dans ce récit sans conviction, passant des airs cernés de volatiles affamés, aux eaux glacées d’un lac et à une forêt amazonienne truffée de bêtes assoiffées de sang. Une partie du film se déroule dans le complexe scientifique qui ressemble à un engin maléfique de Dark Vador, où l’on y commet des expériences sur l’ADN dont franchement on ne comprend pas grand-chose. Mais le happy end est heureusement permanent, permettant aux personnages de se sauver de situations inextricables ou de se retrouver dans des lieux communes, au milieu d’immenses paysages.
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Bref, Jurassic World : Le monde d’après est à fuir absolument, sauf si l’on est décidé à perdre presque trois heures de son temps. On ressort exaspéré, fatigué, et sans enthousiasme.