Le 3 novembre 2022
Dans l’Irlande de la guerre civile, un paresseux indécrottable au verbe haut, a bien du mal à faire vivre sa famille. Hitchcock adapte maladroitement une pièce à succès qui pâtit des hésitations d’un cinéma désormais parlant.
- Réalisateur : Alfred Hitchcock
- Acteurs : Barry Fitzgerald, John Laurie, Sara Allgood , John Longden, Edward Chapman , Maire O’Neill , Sidney Morgan
- Genre : Comédie dramatique, Noir et blanc
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Carlotta Films
- Durée : 1h25mn
- Titre original : Juno and the Paycock
- Date de sortie : 2 avril 2025
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– Année de production : 1929
Résumé : À Dublin, un orateur de rue est abattu en plein discours. Parmi la foule qui se sauve, deux énergumènes vont ensuite se retrouver au pub. Boyle (Edward Chapman), faux capitaine, aussi hâbleur que paresseux, croit captiver Jexter (Sidney Morgan), second couteau fourbe surtout intéressé par une tournée qu’il n’aura pas à payer.
Critique : Au début du parlant, Alfred Hitchcock accepte une commande des studios Elstree : adapter au cinéma la pièce de théâtre éponyme de Seán O’Casey, écrite en 1924.
Située en 1922, l’action se déroule en pleine guerre civile irlandaise. Le cinéaste va en tirer un curieux film assez inclassable qui démarre par un meurtre, se poursuit par une sorte de vaudeville familial pour se terminer par un drame terrible inscrit dans l’histoire irlandaise.
- Copyright Wardour Films
Malgré le talent déjà bien présent du cinéaste, le récit ne réussit pas à se démarquer de ses origines théâtrales, la majorité de l’action ayant lieu dans l’appartement des Boyle, et le jeu très marqué des acteurs est toujours emprunt des tics et excès d’expression du muet.
De plus, le mélange des genres passant du comique au tragique ne facilite pas la cohésion du propos.
Alfred Hitchcock s’est pour une fois pris un peu les pieds dans le tapis pour son deuxième film parlant, à une époque où celui-ci en était à ses tout premiers balbutiements.
Autant le dramaturge que le cinéaste renieront cette œuvre bancale, témoignage d’un cinéma parlant qui en est à ses débuts et se cherche encore.
- © Carlotta Films
