Le 2 février 2014
- Acteurs : Julie Gayet, Marisa Borini
- Festival : Les César 2014
Il est de bon ton de railler les nominations de Julie Gayet et Marisa Borini dans la catégorie de la meilleure actrice dans un second rôle aux César 2014. Les performances des deux comédiennes justifient pourtant ce choix, au-delà des ragots de certains médias...
Si certains n’ont découvert l’existence de Julie Gayet qu’après les révélations d’un certain magazine, tant pis pour eux... Sans avoir la notoriété d’une Binoche ou d’une Cotillard, l’actrice est connue du public de cinéma assidu et des cinéphiles tout en ayant une filmographie de qualité et un réel talent de comédienne, valorisé par des metteurs en scène inspirés. Certes, Quai d’Orsay n’est pas le meilleur Tavernier et Anaïs Demoustier ou Marie Bunel, interprètes du même film, auraient été des nominations alternatives tout aussi défendables. Et il est vrai que d’autres artistes auraient pu être sélectionnées dans les cinq finalistes de cette catégorie, de Catherine Salée (ou Léa Seydoux) dans La vie d’Adèle à Sandrine Kiberlain en Simone de Beauvoir dans Violette, en passant par Claude Gensac dans Elle s’en va ou Sabrina Ouazani dans Le passé. Mais Julie Gayet a bien sa place dans la catégorie du meilleur second rôle, au même titre que Niels Arestrup, également nommé par l’Académie. D’aucuns pourront y voir un complot ironique des « professionnels de la profession », préférant le second degré lié au personnage du film de Tavernier, arriviste complotant dans les arcanes du pouvoir politique. C’est oublier que Julie Gayet est une actrice fine et intelligente, que l’on a pu apprécier dans des films de sensibilité diverse, de la comédie populaire (Mon meilleur ami, 2006) au cinéma d’auteur, à l’instar de sa subtile composition dans Un baiser s’il vous plait. L’inculture cinématographique et le manque de respect pour le métier d’acteur laissent pantois, au vu de certains commentaires qui ont accueilli sa nomination...
Quant à Marisa Borini, on ne peut que se réjouir de sa sélection pour le rôle de la châtelaine désargentée dans Un château en Italie, réalisé par sa fille, la délicate Valeria Bruni Tedeschi. Si la belle-mère du Président des riches n’inspire guère la sympathie de par ses fonctions et agissements, l’ouvrage des sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon apportant un réquisitoire sans appel, la comédienne est, quant à elle, d’une présence et d’un jeu sans failles, ce qu’avaient déjà confirmé ses compositions dans Il est plus facile pour un chameau et Actrices. Décidément, Il serait temps que la communauté des chroniqueurs et du public dépasse les préjugés médiatiques et se montre davantage cinéphile...
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