Le 29 septembre 2016


- Scénaristes : DUVAL, Fred>, Pécau, Jean-Pierre>, Fred Blanchard>
- Dessinateur : Léo Pilipovic
- Série : Jour J
- Collection : NEOPOLIS
- Genre : Historique
- Editeur : Delcourt
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 24 août 2016
Ce vingt-cinquième opus de Jour J racle les fonds de tiroirs de l’histoire pour nous livrer une honnête histoire de chevalerie médiévale.
Nous sommes en 1220. A Londres, capitale du royaume franco-anglais de Louis VIII, le chevalier Amaury de Chatillon, terreur des tournois et ancien templier, est mortellement blessé d’un coup de lance à la tête.
Son agonie commence, durant laquelle, comme de juste dans toute bonne œuvre de fiction, il voit sa vie défiler devant ses yeux. Il remonte seize ans en arrière, en 1204, année où, durant le sac de Constantinople, il sauve la vie d’Ariana, une belle hérétique pour qui il quitte son ordre et se fait chevalier errant.
Les historiens chevronnés auront tout naturellement tiqué à la mention d’un "royaume franco-anglais" en 1220. C’est le principe même de la collection Jour J de Delcourt, sous-titrée "et si l’histoire avait changé de cap". Les auteurs s’amusent à nous présenter des uchronies, des œuvres de fiction revisitant l’histoire en partant du postulat de base qu’un événement du passé a été modifié.
C’est la classique question du continuum spatio-temporel cher à Christopher Lloyd dans Retour vers le Futur. Ou alors la bonne vieille interrogation qui tient en une phrase : "si je pouvais tuer Hitler avant qu’il accède au pouvoir, que ferais-je ?"
Cela ouvre des perspectives fascinantes, mais seulement voila : arrivés au 25ème tome, les auteurs Delcourt ont déjà épuisé les scénarios les plus accrocheurs (Seconde Guerre mondiale, guerre froide, conquête de l’espace, assassinat de JFK, etc, etc), et se tournent maintenant vers des sujets moins.... funs, disons.
On ne va pas leur reprocher leur érudition, bien sur, mais force est de constater que le destin de la France et de l’Angleterre au XIIIème siècle à travers le prisme de l’histoire d’amour d’un ancien templier revêche, ça ne risque pas de titiller la fibre consumériste du lecteur lambda. Et c’est dommage, parce que même si l’histoire est un peu trop rapidement expédiée à grands coups d’ellipses (one-shot et large période historique obligent) qui laisseront les néophytes sur leur faim, le tout, assez bien dessiné, se lit sans déplaisir.
Pour résumer, une lecture sympa pour un médiéviste fan de BD, mais qui risque de tomber un peu trop facilement des mains du lecteur lambda.
15,50€ - 64 pages