John Carpenter à la Salle Pleyel et au cinéma : un avant-goût d'Halloween

Le 12 octobre 2018

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Réalisateur : John Carpenter
Genre : Vidéo-clip

Avant de découvrir la suite d’Halloween dont il a composé la musique, le public parisien a pu s’extasier sur les compositions best-of de John Carpenter, à la salle Pleyel, de Paris.

Le temps est à l’orage sur Paris en ce jeudi 11 octobre. Sec ou mouillé, malade ou pas, on y va pour commémorer les années 80. Même si John Carpenter est né dans les années 70 avec les monuments Assaut et Halloween, même si il a dégainé quelques soundtracks de la décennie 90 (L’antre de la folie, Le Village des Damnés, Vampires), c’est bien la décade de la synthpop qu’il a célébré, interprétant sur scène des extraits des 8 films qu’il a réalisés alors...
Cinéaste, mais surtout compositeur de la plupart de ses bandes originales, mais aussi d’albums originaux (les impressionnants Lost Themes, dont il a aussi interprété quelques segments, notamment le fulgurant Vortex), John Carpenter, désormais septuagénaire, a plus ou moins abandonné la réalisation de longs. Il y revient notamment pour des clips (celui de Christine, single extraits de ses Lost themes), mais son cœur est à la musique, de la synth-rock progressive qui cultive son goût pour le paroxysme et les ambiances tendues. Transcendant sa recette des thèmes marquants (celui du nouveau Halloween, The Shape Returns, est impressionnant d’efficacité), Carpenter a plus que jamais sa légitimité sur scène, où, accompagné de ses musiciens, et notamment de son fils Cody, qu’il eut avec son ancienne épouse, Adrienne Barbeau (Fog, New York 1997, Creepshow), il occupe sur scène la place centrale de maestro de l’horreur, avec de nombreux extraits de ses classiques en toile de fond.

Véritable pot-pourri de son cinéma, le show musical est aussi un ciné-concert évident où l’on revit les séquences phare d’une carrière qui va de l’excellent (Christine, The Thing, Halloween, Assaut, L’Antre de la Folie, NY 1997... au franchement moyen (Invasion Los Angeles, Prince des ténèbres), voire mauvais (il nous a épargnés la faute de goût que fut Ghosts of Mars, heureusement, mais on ne pense pas grand-chose de Vampires, avec James Woods, et de sa musique non plus).
La jubilation s’impose d’elle-même, dans les ténèbres de ses sons qui, souvent, transcendent les images des films proposés à la nostalgie de chacun. L’on peut même sourire devant la naïveté des images d’un Starman, qu’il nous vend comme son unique romance, ou par la coupe de cheveux mulet du héros de They Live/Invasion Los Angeles, et de son charisme d’huître évident ; la musique, elle, laisse plus rêveur que songeur, réhabilitant le cinéma eighties au-delà de la texture Amblin de l’image, grâce à la formidable force de persuasion de quelques notes de synthétiseur qui placent Carpenter en disciple plus qu’appliqué des géants des années 70, comme Tangerine Dream, groupe teuton auquel on pense au détour d’une image... Celle de Fog, dont l’association image+musique semble avoir inspiré Michael Mann et Tangerine Dream pour La Forteresse Noire.
Carpenter célèbre les 40 ans d’Halloween, la nuit des masques cette année. La France n’est pas en reste, avec un week-end spécial à La Rochelle, la sortie en blu-ray collector de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, la reprise de 5 de ses films en 4K par Splendor entre le 24 octobre (Halloween) et le 2 janvier (Invasion Los Angeles), et en blu-ray chez StudioCanal.