Jérémie Renier : des Dardenne à Trapero

La composition de jeune prêtre engagé au cœur d’un bidonville, et devant affronter tant les autorités policières et criminelles que ses doutes face à la foi, est l’une des nouvelles étapes dans la carrière de Jérémie Renier : dans Elefante blanco, coproduction franco-argentine, Jérémie Renier crève l’écran. Un an après le biopic Cloclo, qui lui a valu une nomination aux César, l’acteur belge montre la diversité de son talent.
Révélé par Luc et Jean-Pierre Dardenne, qui lui avaient donné le rôle de l’ado en conflit avec son père dans La promesse (1996), Jérémie Renier est tout de suite adopté par le cinéma français et François Ozon qui le met en haut de l’affiche pour Les amants criminels (1999). Le film est un échec public mais sa performance est bien accueillie. Il alterne dans les années qui suivent des seconds rôles dans des films d’auteur (Saint-Cyr) ou des productions plus commerciales (Le pacte des loups). En 2003, il excelle dans Violence des échanges en milieu tempéré de Jean-Marc Moutout : un rôle de jeune cadre choqué par les méthodes de son cabinet d’audit, mais qui finit par se fondre dans le moule de la culture d’entreprise. C’est un succès, et il est nommé au César du meilleur espoir masculin. Après cette reconnaissance, Il retrouvera à trois reprises les Dardenne : en 2005 avec L’enfant et un rôle de jeune père indigne, en 2008 avec Le silence de Lorna, et en 2010 avec Le gamin au vélo. On citera aussi sa collaboration avec Oliver Assayas pour L’heure d’été ainsi que son rôle de minet seventies dans Potiche. Ne s’étant enfermé ni dans le circuit fermé du cinéma d’auteur ni dans des œuvres faciles qui n’auraient pu qu’exploiter sa belle gueule d’ange, Jérémie Rénier s’avère l’un des plus attachants comédiens de sa génération.