Jean-Louis David et le cinéma

News : Jean-Louis David était l’inventeur du dégradé et le pionnier de la coiffure franchisé. On croisait son enseigne au gré d’une déambulation citadine, sans forcément bien connaître l’itinéraire de cet homme et son rapport avec le cinéma. Or, c’est en ouvrant son premier salon parisien, avenue Matignon, sous le nom de Garland, que Jean-Louis David a pu côtoyer des gens du spectacle et faire la connaissance de Kim Novak, la future vedette de Vertigo. Le coiffeur a saisi sa chance, parce que le propriétaire des lieux possédait également la célèbre revue Cinémonde.
A une époque où les Français ont inventé la plupart des coiffures années 50 et les ont exportées à Hollywood, les innovations de David ont rencontré le besoin de luxe et d’abondance, après des années de disette. Cette recherche, révélatrice de ce qu’on appellerait bientôt la société de consommation, explique la promotion du glamour et de ses icônes cinématographiques les plus réputées, qu’il s’agisse des stars masculines ou des stars féminines. Après avoir popularisé la résille (décoloration légère qui part de la racine jusqu’à la pointe des cheveux), Jean-Louis David est à nouveau sollicité par le septième art, puisqu’il devient alors le coiffeur officiel du Festival de Cannes, à partir des années 60. On se souvient qu’à l’occasion de l’édition 2016, il avait proposé, sur son site officiel, quelques illustrations et quelques conseils pour reproduire les plus célèbres coupes du cinéma mondial : on y reconnaissait l’inoubliable brushing de Marilyn Monroe dans Les hommes préfèrent les blondes, le mythique carré d’Uma Thurman dans Pulp Fiction ou l’irrésistible "chignon-banane " d’Audrey Hepburn, dans Diamants sur canapé.