Je suis - coup d’oeil

Le réalisateur de Nulle part terre promise suit le quotidien de patients victimes d’AVC dans un centre de rééducation, dans une approche mêlant l’empathie à la réflexion spéculaire. Un documentaire à découvrir le 11 avril.

L’argument : Comment se remet-on d’un accident vasculaire cérébral ? Durant plusieurs mois, Emmanuel Finkiel a filmé le combat quotidien de trois patients, de leur famille et du personnel soignant au sein d’un centre de rééducation. Éphéméride sensible et émouvant de l’évolution de ces hommes et femmes sur un chemin qui les mènera à recouvrer leur conscience et leur identité.

Notes : Ancien assistant réalisateur de Bertrand Tavernier et de Krzysztof Kieslowski, Emmanuel Finkiel s’est déjà distingué par la réalisation de nombreux long-métrages, notamment la comédie Voyages en 1999, le road-movie Nulle part terre promise en 2009. Avec Je suis, Finkiel aborde par la biais documentaire un sujet qui l’a personnellement touché : l’accident vasculaire cérébral (le cinéaste en a été lui-même victime). Très soucieux d’éthique cinématographique, Finkiel n’a jamais filmé quiconque à son insu, effectuant un travail minutieux sur le gros plan et la focale, refusant de traiter les êtres « comme des objets ». Le cinéaste a ainsi suivi les patients sur le chemin de la rééducation, de la guérison et de la reconstruction, qui sont autant de renaissances. Le titre du long-métrage est d’ailleurs une référence à la maxime de René Descartes, "Je pense donc je suis" (le fameux "cogito" cartésien), qu’Emmanuel Finkiel a raccourcie afin d’éviter le piège conceptuel et de s’ancrer dans la vie présente. Du cinématographe envisagé comme instrument philosophique, et comme regard réflexif sur notre monde.