Goncourt 1999

Jean Echenoz est avec Eric Chevillard, Jean-Philippe Toussaint, Christian Gailly une des plumes maîtresses d’un courant littéraire d’après le nouveau roman : le "minimalisme". Mais à l’écouter, on pourrait plus simplement le qualifier d’auteur sceptique de livres "géographiques". Ca tombe bien, le primé, Je m’en vais, parle justement d’une topographie... glaciale.

"Je m’en vais". Par ces mots commence et s’achève le roman. C’est ainsi que Ferrer, galeriste en chute libre, quitte sa femme, sa ville et son quotidien moderne. Six mois plus tard, on le retrouve en partance pour le pôle Nord. Le récit raconte cet entre-deux.

Pour ce cru 1999, le bandeau rouge a entouré un drôle de faux polar : deux temps de narrations et une intrigue minimale. Les chapitres alternent mathématiquement entre deux temporalités distinctes. Un ton froidement ironique balance le tout. Les personnages sont parfaitement inconsistants et sous couvert de rebondissements arctiques, il ne se passe pas grand-chose.

Preuve que le Goncourt peut parfois changer ses habitudes, celui-ci fut décerné cinq jours avant la date fatidique. Un prix 99 en avance sur son temps...