Le 6 janvier 2025
Un slasher bien senti scénarisé par Run, dont le dessin et le format de publication empruntent au manga.
Résumé : Au coin du feu, dans une colonie de vacances, les moniteurs racontent une terrible histoire aux adolescents du camp : jadis, un tueur en série au ciré jaune, appelé « le Slasher », sévissait dans cette région montagneuse et isolée. Parmi ces adolescents plus ou moins impressionnés figure Lucie, une jeune fille harcelée par ses camarades, et notamment Justin. La même nuit, ce dernier entraîne le reste de la bande pour faire un « prank » en se faisant passer pour le tueur en série et effrayer Lucie, qui malgré les apparences sait se défendre. Lucie s’échappe et court vers la tente des moniteurs : là, elle voit ce qu’elle n’aurait pas dû voir… S’en suit une série morbide qui n’épargnera aucun personnage.
Critique : Hommage à la tradition du film d’horreur, Jaune est une bande dessinée de genre qui s’assume comme telle, et reprend les codes du « slasher » : un groupe d’adolescents qui dérape – dont des personnages féminins aux formes pulpeuses –, un endroit isolé propre aux mystères (ici, une zone montagneuse et forestière), des meurtres avec beaucoup d’hémoglobine… Rien ne manque à l’appel, pour le plaisir des amateurs de série B. L’incipit du récit, proposé en couleurs comme d’autres scènes marquantes, est d’ailleurs un modèle du genre : une jeune femme prend une douche et se pomponne dans l’attente du retour de son compagnon à qui elle promet une folle étreinte et tombe sur le Slasher…
- © Run, Rours / Label 619, Rue de Sèvres
L’intrigue proposée par Run (créateur de l’excellent Mutafukaz), bien construite, nous tient en haleine jusqu’à la dernière page, avec des personnages qui – s’ils sont archétypaux, récit de genre oblige, avec le leader musclé, le garçon un peu geek qui suit la bande, la petite copine qui n’a pas froid aux yeux – possèdent une psychologique bien travaillée. La figure la plus intéressante reste celle de Lucie, qui est au centre de l’histoire.
Le dessin de Rours emprunte largement au manga dans la représentation de ses personnages et sa narration. Son trait est très soigné dans les décors et dans la représentation de ses personnages, avec un chara-design franchement réussi. Les scènes d’action sont maîtrisées grâce à un découpage nerveux et, sans lésiner sur la violence, le dessin ne nous écœure pas. Le récit sait faire monter l’angoisse avant de faire couler le sang.
- © Run, Rours / Label 619, Rue de Sèvres
Ce premier volume de Jaune, qui doit en comporter trois, est un bon shoot d’adrénaline qui accroche pleinement son lecteur jusqu’à la dernière page. Reste à savoir ce que le duo nous réserve pour les deux prochains tomes, car il faudra savoir se renouveler, et proposer de nouveaux rebondissements à cette intrigue qui aurait pu se tenir en un seul volume.
168 pages – 13,90 €
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Galerie photos
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