Le 2 août 2019
- Scénariste : Tsuyoshi Takaki
- Dessinateur : Tsuyoshi Takaki
- Genre : Shonen
- Editeur : Ki-oon
- Festival : Japan Expo 2019
La Japan Expo 2019 nous a offert une belle rencontre avec Tsuyoshi Takaki, l’auteur du manga Black Torch, un shonen publié en France chez Ki-Oon.
Notons que l’auteur était l’invité d’honneur de la Japan avec cette conférence doublé d’un live-drawing et de nombreuses séances de dédicace tout au long de la convention.
Résumé : Cette rencontre avec Tsuyoshi Takaki est l’occasion de revenir sur la genèse de Black Torch mais aussi sur l’arrivée en octobre prochain de Heart Gear, son nouveau manga.
Tsuyoshi Takaki revient sur la naissance de Black Torch. Il voulait faire un vrai shonen d’action, un shonen pur et dur. Avec des combats ! Mais ça ne suffit pas pour faire une histoire. Il a cogité et trouvé l’idée des ninja. Classique vous direz-nous ! Et finalement, en cherchant quels pourraient être leurs adversaires, il est arrivé au mononoke (sorte de démon japonais). Et il s’est dit aussi que des bastons avec des démons, c’est quand même classe !
L’auteur Tsuyoshi Takaki en plein dessin, il répond en même temps aux questions.
Fasciné par les scènes d’action qu’il adore regarder et dessiner, ce n’est pas pour rien qu’il a fait ce choix. Puis il s’est lancé dans le character design,
Jiro est le personnage qu’il a dessiné le plus souvent.
D’ailleurs, à propos des noms, Takaki explique que Jiro est un clin d’œil à Jean Giraud, dont il est fan. Mais c’est aussi un clin d’œil au Breakdance, ainsi que des jeux de mots sur le sens Japonais. Jiro peut avoir le sens de zéro en Kanji, un des alphabets japonais, et donc un autre personnage a écopé du kanji signifiant « un » dans son nom.
Le personnage le plus dur à dessiner a été Kira, car Takaki a du mal avec les personnages féminins.
Pour les recherches de décor, il est allé prendre des photos dans les temples avoisinants son domicile.
Vient ensuite la question de la durée du manga, en effet, Black Torch s’est conclu au bout de cinq tomes.
Monsieur Shihei Lin, le responsable éditorial lors de la prépublication au Japon, explique que c’est d’un point de vue éditorial que la série a arrêté. Takaki ajoute que ce n’était pas prévu comme cela au départ. Mais comme il a eu le temps de conclure la série, cela lui va très bien et il n’a pas de regret.
Shihei Lin, responsable éditorial de Takaki
Mais avant de publier Black Torch, se pose la question de devenir mangaka. Surtout pour un homme qui voulait devenir professeur d’arts plastiques. Il a suivi un cursus d’arts plastiques et à côté de cela, il faisait... du break dance. Il a réalisé qu’il n’existait pas de manga sur le Break Dance. Il en a proposé un et c’est comme cela que tout a commencé.
Dans son dessin, il a été influencé par le travail de Tsutomu Nihei sur Knights of Sidonia, de Hiroaki Samura sur Les habitants de l’infini et de Q Hayashida sur Dorohedoro. Tous partisans d’une ligne brisée, loin de la ligne claire et tracée net du style manga classique. Une ligne brisée qui donne pourtant une impression de réalisme. En Europe, ses influences sont bien sûr Jean Giraud mais aussi Schuiten pour Les Cités Obscures où Takaki voit dans chaque case un tableau, une œuvre d’art.
L’encrage du dessin live
Il a démarré en travaillant de manière traditionnelle, au papier et à l’encre, mais a maintenant évolué vers le numérique, en utilisant le logiciel Clip Studio.
Mais venons-en à la nouvelle série Heart Gear qui sort le 3 octobre prochain. Une série SF, un genre que Takaki aime beaucoup. Il s’est d’ailleurs documenté entre autres sur l’intelligence artificielle pour préparer sa série. Ce nouveau manga met en scène un duo, une femme et un robot. Hé oui, bien qu’il ait du mal à les dessiner, Takaki s’est mis un challenge de taille en se confrontant à nouveau au dessin régulier d’un protagoniste féminin.
Le futur n’est pas facile à dessiner, mais avec les possibilités technologiques d’un monde de SF, il peut aller plus loin dans les scènes de combat.
Il y a beaucoup de robots dans cette nouvelle série, mais Takaki veut les traiter comme des êtres humains.
Il a beaucoup repensé à Ghost in the Shell Innocence et à Gunn’m où les robots sont parfois traités comme des poupées. Une idée qu’il essaye également d’intégrer à son histoire.
En fait, Heart Gear propose des combats, des intrigues, des voyages, du développement personnel. Shihei Lin, le responsable éditorial, ajoute en conclusion « Ça va être génial ! »
Petite séance de hachure au trait !
Suivent les traditionnelles questions du public.
Dans le désordre, Tsuyoshi Takaki explique qu’il ne fera pas de suite à Black Torch. Cette série est définitivement finie et il veut passer à autre chose.
Il a travaillé sur des histoires courtes sur Twitter mais il ne prévoit pas de les réunir pour les publier en livre.
Ses premiers dessins, il ne les a pas montré, à part en participant à des concours de manga.
Chaque chapitre de Black Torch porte un nom qui évoque un morceau de musique. Ce qui peut parfaitement coller pour lire le chapitre en question.
Il s’est permis de faire un clin d’œil à Black torch dans sa nouvelle série où l’un des personnages porte un T-shirt où l’on peut lire en japonais Black Torch !
Et quand on lui demande la scène préférée de son manga, Takaki répond Jiro qui transperce son ennemi de son poing !
La scène préférée, qui en a transpercé plus d’un !
Tout au long de cet échange, Tsuyoshi Takaki a dessiné en live ces personnages et nous présente un beau dessin.
Le dessin finalisé et signé !
Pour conclure, quand on lui demande ce que être mangaka lui a apporté de mieux, il répond la possibilité de venir en France et de rencontrer son public étranger.
Merci l’artiste !
Crédit photo : David Neau.
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