J’invente rien - la critique

Une petite comédie qui nous apprend le secret du bonheur. Ce qui n’est pas si courant.

L’argument : Mathilde demande à Paul, son compagnon dilettante, de trouver un travail. Celui-ci décide alors de devenir inventeur. Mais sa trouvaille permettra-t-elle de ressouder leur couple ?

Notre avis : Michel Leclerc, tant par son sujet et l’invention triviale de son protagoniste, que par la forme qu’il adopte, se place d’emblée dans le registre de la comédie. Cette volonté de s’imposer un genre tend au départ à desservir son film car elle s’accompagne d’un refus de toute vacance ou de tout flottement ; d’où un remplissage par le son, les cris, la musique, et un montage très serré, qui rendent le spectacle plus essoufflant qu’entraînant. Cependant, peu à peu un rythme propre à cette historiette se dessine, une alternance entre moments enlevés et calmes plats qui ressemble davantage à la vie. On entre alors dans l’aventure des deux personnages dont les parts d’ombre ont été exploitées judicieusement, leur donnant plus d’épaisseur et permettant au film de gagner de l’ampleur. Les personnages secondaires y sont également pour beaucoup grâce à la place qu’ils occupent, tel celui de l’amie amoureuse de Paul qui, de son côté, pourrait donner lieu à une autre histoire.
Le réalisateur de ce petit film apparaît lui aussi comme un inventeur du quotidien. Par des courtes touches de films super 8, des "leçons" sur la poubelle ou les "barrages de caniveau", ou l’apparition de figures un peu toquées, il parvient à nous emmener dans la magie douce de sa comédie dont on ressort riche d’expérience, persuadé comme Paul à la fin du film que le bonheur est dans le faire et non dans ses conséquences. Avec une sortie en salles en plein mois d’août, espérons que le réalisateur lui-même aura retenu la leçon...