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Le 12 avril 2005
Une plongée violente et indignée dans une ville symbole du mépris et de la rage qui s’exercent à l’égard des femmes.
Basée sur des faits réels, la nouvelle enquête de Sandra Kahn est une plongée violente et indignée dans une ville symbole du mépris et de la rage qui s’exercent à l’égard des femmes.
Ciudad Juarez, ville mexicaine frontalière avec les Etats-Unis dont le monde entier se contrefout. Et pourtant, depuis dix ans, cette cité maudite est le théâtre de crimes monstrueux. Toujours le même rituel : enlèvement, tortures, sévices sexuels, mutilations et mises à mort. Les chiffres font froid dans le dos : l’état de Chihuahua recense 70 meurtres, Amnesty International en compte 370. Et en une décennie, ce sont près de 800 écolières, ouvrières, mères de famille qui ont disparu dans une indifférence quasi générale. Sandra Khan, la journaliste pugnace du San Francisco Chronicle et héroïne récurrente des polars de Maud Tabachnik est envoyée sur place par Woody, son rédac chef. Ce qu’il veut : rien de moins que les mobiles de ces atrocités, et pourquoi pas les coupables, tant qu’elle y est. Elle est la meilleure après tout.
On aimerait que tous ces faits ne soient que fiction et le fruit de l’imagination diaboliquement débordante d’une grande dame de la littérature policière, mais non. Maud Tabachnik s’est basée sur l’inimaginable réalité. Et c’est la colère qui lui a fait prendre la plume, la colère et l’incompréhension. Contre un gouvernement laxiste et corrompu qui ne fait rien ou si peu, contre des citoyens silencieux et aveugles, contre des narcotrafiquants tout-puissants. C’est dans ce monde où la barbarie a pris le pas sur l’humanité qu’est parachutée Sandra. Au fur et à mesure de son enquête, elle trouve sur son chemin des flics complices, des journalistes morts de trouille, des familles anéanties par la douleur. Des attitudes qui suffisent à expliquer le désintéressement médiatique ? Pas pour Maud Tabachnik en tout cas. Rien ne peut justifier que des femmes soient assassinées en toute impunité, simplement parce qu’elles sont nées femmes. Ecorchée vive, elle crie son indignation à chaque page de ce polar implacable. Terrifiant, parce que lucide et sans illusion, J’ai regardé le diable en face n’épargne rien : des atrocités infligées aux victimes à vous donner la nausée, des orgies bestiales et monstrueuses... Pour interpeller, il faut marquer les esprits. Et la seule arme de Maud Tabachnik, ce sont les mots ; des mots dont la violence marquera à jamais celui qui les aura lus parce qu’ils ont le goût amer du sang.
Maud Tabachnik, J’ai regardé le diable en face, Albin Michel, 2005, 344 pages, 19,80 €
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