Le 28 février 2010

- Acteur : Isabelle Adjani
- Festival : Les César 2010
Avec un cinquième César, la star avait bien besoin qu’on lui dise une fois de plus qu’on l’aime. Et cela tombe bien, Isabelle, on t’aime !
Avec un cinquième César, la star avait bien besoin qu’on lui dise une fois de plus qu’on l’aime. Et cela tombe bien, Isabelle, on t’aime !
Avec son cinquième César, la star Adjani restaure sa primauté et prouve dans un milieu où le statut de célébrité n’impose plus forcément le succès d’un film, la force d’une carrière où le talent et la personnalité l’ont emporté sur les Unes de presse à scandales, les rumeurs et les séparations tumultueuses - de vedettes (on ne les compte plus) et tout simplement de son propre milieu, celui du cinéma. Raillée par beaucoup, abandonnée par tous (mais où était-elle dans Huit femmes de François Ozon ?), la comédienne avait un talent unique, celui de se mettre à nu devant la caméra et d’y mettre ses tripes, quitte à se mettre elle-même en danger. Impossible d’oublier l’artiste de Possession ou de L’été meurtrier, ni même celle de Camille Claudel.
Isabelle Adjani, jadis beauté sublime, irradiant les écrans et affichant insolemment ses origines dans une France eighties très Front National ou combattant les intégrismes, en prenant la défense de Salmam Rushdie, lorsque celui-ci fut condamné à mort pour ses Versets Sataniques, est donc de retour, comme la dernière cérémonie des César l’a souligné hier en la récompensant après tant d’années d’acharnement à son égard. Un énième retour ? Non. Ce n’est pas celui, somme toute ridicule dans une comédie de bas niveau (Toxic Affair en 1993), ou en Repentie (2002) dans le petit cinéma d’auteur ou dans le blockbuster académique poussiéreux (Bon voyage en 2003). Non, elle est revenue en 2009 dans un téléfilm destiné à Arte, laissant sa fierté de star internationale de côté (elle a quand même tourné avec Dustin Hoffman et Warren Beatty et a été nominée deux fois à l’Oscar !) pour éclater dans un rôle dangereux, au milieu d’un océan d’idées sociales et politiques aussi déstabilisantes que courageuses. Son discours était fort et on s’y retrouve amèrement. Même lorsque récemment la comédienne revient sur le cas Diam’s. Pour cette raison, nous saluons ce César miraculeux, celui d’une carrière, d’un talent et d’idées formidables. Tout cela conjugué dans une seule et même statuette, cela vaut bien les neuf couronnes du roi Audiard !
– Les résultats des César 2010
– Notre critique de La journée de la jupe