Le 17 mars 2020
Un spectacle bouleversant pour découvrir le grand Jacques autrement.
Résumé : Une petite forme musicale et théâtrale sensible et poétique à l’image du grand Brel.
B.C :Comment vous est venue cette idée de spectacle sur cet incontournable artiste qu’est Brel ?
O.L : Après deux créations autour de Claude Nougaro et Georges Brassens, j’ai décidé de me confronter au grand Brel en effet. Je suis comédien, professeur au Conservatoire de Puteaux dans les Hauts-de-Seine et la musique fait partie de moi depuis toujours. Je suis aussi enseignant en expression orale. Pour ce spectacle, je suis parti d’une interview de Brel datant de 1971, d’environ 45 minutes, dans laquelle il parle si bien les yeux pétillants et affichant une telle sincérité : " Brel parle - Interview de Knokke."
Mais je ne voulais pas chanter Brel, parce que pour moi c’est le plus grand artiste qui soit... Alors, j’ai pensé à un spectacle qui mêlerait à la fois de la musique et du théâtre, dans lequel la musique prend en charge la partie vocale.
Je suis accompagné par deux musiciens : Julie Sévilla-Fraysse au violoncelle et François Bettencourt au piano. Je me charge personnellement de la voix très largement inspirée des paroles de Brel.
B.C :Quelle est alors cette pensée du grand Jacques que vous avez retenue pour votre création ?
O.L : Il y a en effet une pensée particulière de Brel dans mon spectacle, celle qui lui tenait tellement à coeur. Celle du rêve. Le rêve si ténu de ce qu’il était au plus profond de son âme. Mais je n’ai pas la prétention de détenir de théorie bien définie à ce sujet et l’angle particulier que j’aborde me semble juste être un angle moins connu du grand Brel. Il me tenait à coeur de le faire découvrir au public.
Cerner la pensée du chanteur : le rêve avant tout. Et les étonnements qui l’accompagnent aussi. Ceux qu’il a eu toute sa vie, mais dont il n’a pas eu conscience avant ses 40 ans, tel qu’il le témoigne dans cette interview.
B.C : Pourriez-vous préciser ce point davantage ?
O.L : Pour Brel, le seul devoir que l’homme doit avoir, c’est de rêver. On meurt de ne pas poursuivre ses rêves et selon lui, il y a heureusement l’enfance où l’on parvient encore à rêver. Mais après, on s’étiole. On passe à autre chose, alors qu’il faudrait pourtant parvenir à s’y raccrocher. Il dit aussi que c’est très mauvais pour la santé mentale. Paradoxalement. Ca c’est du Brel tout craché... Et j’avais envie de mettre cela en avant.
Brel dit aussi que tout homme rêve un jour de foutre le camp par exemple. Foutre le camp de sa vie, de son boulot, aller voir ailleurs.
Selon lui, un être humain passe sa vie à compenser son enfance.
Ce sont ces facettes-là du personnage que je voulais mettre en avant via cette interview de 1971.
B.C : C’est une forme d’hommage que vous souhaitiez rendre au grand Jacques ?
O.L : Oui, c’est juste. Comme je l’ai dit plus haut, pour moi, il est LE plus grand chanteur qui ait jamais existé et je ne sais pas si dans mon spectacle cela se ressentira, mais j’ai essayé de mettre en avant ce que Brel dit aussi de lui-même et qui le constitue tant.
"Brel, ça n’existe pas. Brel, c’est rien du tout. Qu’est ce que ça vaut, Brel...?"
Ce qu’il disait par là et qui n’était absolument pas une posture, c’est en filigrane l’idée qu’il n’était ni un Rimbaud, ni un Ravel, ni un Schubert, ni un Claude Nougaro, mais juste un artisan de la scène au sens noble de ce mot.
Nougaro, lui, il pouvait habiter la Cinquième Avenue. Pas lui....!
Brel a eu confiance en lui à un moment où on lui a dit au sujet de sa chanson " Ne me quitte pas" que ça n’allait pas du tout. Que ça ne marcherait pas.
Brel, c’est un artisan. Pour lui, la chanson c’est un métier artisanal. Ce n’est pas de l’Art ! " L’art c’est de la sueur, de la transpiration. Moi, je fais de la chansonnette. Je ne suis pas un poète ".
Pour lui, la musique c’est subsidiaire. C’est totalement paradoxal, mais il le pensait vraiment. Dans "Don Quichotte" par exemple, c’est le propos qui lui importait plus que tout. La musique a servi au propos. C’est tout.
C’est cet aspect du grand Jacques que j’ai cherché à mettre en scène.
B.C : Parlez-nous de vos représentations.
Nous nous produisons au théâtre Les Déchargeurs dans le 1er arrondissement . Mon spectacle est une reprise, car nous avons déjà joué 30 dates en 2019 dans ce même lieu. Nous nous sommes produits aussi au Festival des Mots Libres de Courbevoie l’année dernière, ainsi qu’au Festival d’Arc-lès-Gray en Haute-Saône.
Les représentations ont repris le 25 Janvier et la dernière aura lieu le 13 Juin prochain. C’est le samedi à 17h. Un samedi par mois.
Bien entendu, nous croisons toutes et tous les doigts pour que l’improbable épreuve que nous traversons ne nous empêche pas de continuer à nous produire.
Ensuite, normalement, nous partons en tournée, mais pour l’heure nous n’avons pas encore de lieux définis. J’ai choisi une forme courte de représentation, 55 minutes, en hommage aussi à Brel, parce que lui aussi préférait des représentations courtes.
A ce sujet, on se souvient tous et toutes de son spectacle à l’Olympia qui, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, n’a pas été un spectacle très long. Et ça, c’est incroyable tant il est resté dans les mémoires...
Galerie photos
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