Le 23 juin 2016
- Réalisateur : Roland Emmerich
- Acteurs : Jeff Goldblum, Bill Pullman, Vivica A. Fox, Jessie T. Usher
- Genre : Science-fiction
- Durée : 2h00mn
- Date télé : 28 février 2021 21:05
- Chaîne : TF1
- Date de sortie : 20 juillet 2016
En 2016, on a eu d’une certaine façon la confirmation que Roland Emmerich était le Jean-Marie Poiré du cinéma américain.
Résumé : Nous avons toujours su qu’ils reviendraient. La terre est menacée par une catastrophe d’une ampleur inimaginable. Pour la protéger, toutes les nations ont collaboré autour d’un programme de défense colossal exploitant la technologie extraterrestre récupérée. Mais rien ne peut nous préparer à la force de frappe sans précédent des aliens. Seule l’ingéniosité et le courage de quelques hommes et femmes peuvent sauver l’humanité de l’extinction.
Vingt ans après l’attaque d’aliens qui avaient pris d’assaut l’humanité, en déployant des vaisseaux spatiaux gigantesques au-dessus des capitales du monde, Roland Emmerich revient détruire l’humanité en mettant sur orbite une armada malveillante de soucoupes vengeresses.
En 1996, Independance Day était une révolution technologique, dans la lancée de Terminator 2 et Jurassic Park, et offrait au monde une approche des images de synthèse nouvelle à cette échelle : la destruction massive des mégalopoles hantait l’inconscient collectif de chacun, bien avant l’hécatombe du 11 septembre 2001.
Mais, années 90 obligent, le cinéaste teuton, futur auteur de Godzilla, 2012 et Le jour d’après, mena une guerre éclaire propre, sans mort visible, et avec un ton humoristique, celui du branleur Will Smith, alors issue d’une sitcom cool et d’un buddy movie de Michael Bay. La mode du film catastrophe en images de synthèse démarre et aux aliens destructeurs on substitue une lave coulante de quelques volcans périmés (Le Pic de Dante, Volcano), une fusion gluante du fond de la Terre (Core), l’attaque de météorites amatrices de raz-de-marée de patriotisme (Armageddon) et de mél’eau (Deep Impact).
Le président américain devient une figure récurrente du cinéma hollywoodien, lisse et platonique, souvent noir (sacré Morgan Freeman), anticipant une décennie plus tôt l’avènement sensationnel d’Obama.
Après une série de flops en pagaille, notamment un biopic gay sur Stonewall et un biopic révisionniste sur Shakespeare (Anonymous), l’opportuniste Roland Emmerich revient aux affaires avec la suite rétro de Independence Day. La tendance étant à la résurrection des franchises des années 90 (Jurassic World, l’an dernier, en est l’exemple le plus retentissant), Emmerich revient accompagné de quelques acteurs du passé (Goldblum, Pullman), mais aussi des gueules de teen movies pour adolescentes (Liam Hemsworth de Hunger Games). On notera par ailleurs l’absence de Will Smith, qui aurait eu des exigences de salaire trop élevées et une ambition de réorientation de sa carrière vers des projets plus rigoureux. Ensuite, le titre, Resurgence aurait très bien pu gratifier un nouveau numéro de Divergente. Effectivement, il faut parler aux jeunes qui sont les seuls à fréquenter les salles de cinéma aux USA, les adultes s’orientant à raison vers les séries TV, les seuls à vraiment se diversifier sur des thématiques plus audacieuses.
Copryright Twentieth Century Fox France
Le résultat des premières projos mondiales étant tombé, les critiques se livrent déjà à une passe d’armes pour mieux abattre le père Emmerich, qui est au divertissement américain, ce que Jean-Marie Poiré est aux comédies françaises d’aujourd’hui, un ancien poids lourd du genre, haï par la presse qui ne lui laissera rien passer.
Aussi sans surprise, les critiques délivrent leur vérité que l’on vérifiera (ou non) bientôt. On déplore ainsi un film divisé par des générations d’acteurs qui interagissent peu entre eux (ibtimes.co.UK. Pour Asian Ones, il ne s’agit que d’une resucée de l’original. Le Irish Times a beau trouver Charlotte Gainsbourg délicieuse dans le film, il n’y voit que du cynisme et une redéfinition du mot "Crétin". Le média online The Wrap déplore un manque de légèreté et de fun. Le Herald Sun fait l’observation d’un film figé dans sa décennie passée.
Curieusement, ce sont surtout les critiques britanniques qui évoquent le film, puisque aux USA la Twentieth Century Fox a décidé de garder les médias à l’écart de l’événement jusqu’au jour de sa sortie, afin de ne pas mettre à mal la carrière du sequel tardif, avant même le premier jour de sa distribution. "L’épic de science-fiction" sortira en effet ce vendredi 24 juin aux USA, dans plus de 4.000 multiplexes, face à Free State of Jones (Matthew McConaughey) et le survival d’épouvante The Shallows (un ersatz des Dents de la Mer). La date de sortie britannique correspondra avec les résultats du référendum sur la sortie éventuelle de la nation d’outre-Manche de l’Union Européenne. Un jour de l’indépendance contextuel qui sonne peut-être plus juste que le film lui-même.
Enfin les Français seront servis sur le tard, le 20 juillet prochain. Ce jour-là, une pluie d’effets spéciaux spectaculaires s’abattra sur l’Hexagone. Que l’on se rassure, ils constitueraient, selon ces premiers échos, la vraie réussite du film !
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