Le 8 mars 2025
Si l’on ne peut que reconnaître un certain talent gothique du réalisateur de la série des Resident Evil, cette incursion dans un monde à mi-chemin entre la modernité et un passé très lointain en fera fuir plus d’un.


- Réalisateur : Paul W.S. Anderson
- Acteurs : Milla Jovovich, Arly Jover, Fraser James, Dave Bautista, Amara Okereke, Simon Lööf
- Genre : Science-fiction, Fantastique, Heroic fantasy, Nanar, Aventure
- Nationalité : Américain, Canadien, Allemand
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Durée : 1h41mn
- Date de sortie : 5 mars 2025

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Résumé : Une reine pactise avec la puissante et redoutée sorcière Gray Alys afin qu’elle lui rapporte un trésor capable de lui conférer un pouvoir immense. Alys et son guide, le vagabond Boyce, doivent s’aventurer dans les dangereuses Contrées Perdues. Là, ils devront déjouer et combattre hommes et démons pour honorer leur part du contrat…
Critique : Ce monde où vivent la sorcière Gray Alys, l’aventurier Boyce, la reine Melange, et Ash l’inquisitrice, se situe à mi-chemin entre un Moyen Âge mystique où il est encore question de sorcières poursuivies par les représentants de la religion chrétienne pour être pendues, et un temps contemporain où les soldats manient les armes et se fondent dans des déserts de pierres à bord d’un train hurlant. Bref, In the Lost lands perd déjà des points en offrant un point de vue aussi éclectique et anachronique avec des faux airs de Blade Runner sans hélas en avoir l’épaisseur et la puissance.
- Copyright Metropolitan FilmExport
In the Lost Lands est assurément un film de trucage. L’étalonnage qui apporte aux images une couleur grisâtre témoigne que cette aventure a été entièrement tournée dans un studio, les images de synthèse venant combler les lacunes du récit et des décors. En effet, plus qu’un récit de bataille gothique, le film a des allures de road movie dans un univers baroque et fantastique où les monstres et sorciers maléfiques en tout genre tentent de faire valoir leur pouvoir. On ne peut pas dire que les effets visuels sont ratés, bien au contraire, mais ils ne peuvent pas empêcher de ressentir l’artificialité d’espaces conçus pour épater la galerie.
Le plus accablant demeure sans aucun doute le scénario. Le récit aux allures d’aventure fantastico-chevaleresque met en scène une sorcière poursuivie par une religieuse cruelle afin d’être mise à mort pour pêchés de sorcellerie, un aventurier macho pour ne pas dire machiste collectionnant les idylles amoureuses et toute une ribambelle de méchants qui affectionnent le pouvoir. Les populations d’ailleurs sont condamnées à exécuter des travaux forcés dans le seul intérêt des puissants vivant dans des palais où les têtes de mort prennent la place du mobilier et la brutalité constitue l’essence des relations entre les personnes.
- Copyright Metropolitan FilmExport
In the Lost Lands est une œuvre artificielle, pour ne pas dire pétrie de désinvolture. Le cinéaste en fait des tonnes pour impressionner ses spectateurs mais le propos est si désorganisé que le long-métrage s’épuise dans des ressors d’heroic fantasy aux allures de nanar. Pourtant les comédiens, à commencer Milla Jovovich, s’efforcent de rendre le récit le plus crédible possible, avec un engagement certain malgré la succession de maladresses scénaristiques. Chacun compose avec des ressorts narratifs pour le moins stupéfiants, jusqu’à ce retournement final (que nous ne dévoilerons pas) qui finit par achever totalement le spectateur.
In the Lost lands devrait tomber dans les oubliettes du cinéma dans un délai rapide. Le temps pour Paul W.S. Anderson de revenir à ce qu’il fait le mieux : le film gore d’aventures.