Le 20 octobre 2020
Ces nouvelles aventures de Tomas Noronha, l’historien portugais créé par JR Dos Santos, plongent le lecteur dans une œuvre d’anticipation suscitant l’espoir autant que dénonçant les menaces que représentent les progrès technologiques . Un roman vertigineux.


- Auteur : José Rodrigues dos Santos
- Editeur : HC Hervé Chopin Editions
- Genre : Science-fiction
- Nationalité : Portugaise
- Date de sortie : 24 septembre 2020
- Plus d'informations : Site de l’éditeur

L'a lu
Veut le lire
Critique : Dans les débats qui agitent les comités d’éthique face aux avancées du « transhumanisme », les « bio-catastrophistes » s’opposent aux « techno-prophètes ». Ce roman fonctionne comme une introduction à ces débats à la fois complexes et cruciaux. Le premier intérêt de ce roman est d’être un roman et ainsi de sensibiliser le grand public à ces enjeux qui nous concernent tous : ils sonnent différemment dans le contexte de la pandémie que le monde traverse depuis plusieurs mois. Les concepts d’IAG, de transhumanisme, d’exosquelette, de cyborg… méritent d’être appris, car tout porte à croire qu’ils deviendront bientôt courants. C’est cette hypothèse qui retient notre attention. Lire un roman par lequel on apprend autant que s’il s’agissait d’un essai est enthousiasmant. Ici, comme dans le genre du merveilleux scientifique de l’entre-deux-guerres, les ressorts dramatiques du récit reposent sur l’état des sciences et des techniques. Certes, le lecteur peut en prendre et en laisser. Néanmoins, aussi fantastique que cela puisse sembler, tout y est à peu près vraisemblable. Ce récit digne d’auteurs de science-fiction n’est pas du cinéma. Il prend la forme d’une tentative de vulgarisation scientifique capable de mettre en lumière les enjeux éthiques et philosophiques que les figures savantes de démiurges scientifiques nous concoctent, indépendamment de toute « morale ». Ainsi entre un Hollywood qui façonne nos rêves et une « Silicon Valley » qui les fabrique, il n’y a pas tellement de place pour des cas de conscience et des valeurs universelles et humanistes. Ce destin de l’humanité qui serait inévitable aurait pour principe et fondement l’imprévisibilité de « superintelligences » et de boîtes noires, qui échapperaient à tout contrôle d’intelligence naturelle. Cet amoralisme de l’intelligence artificielle pourrait ne pas être un problème si l’on pouvait s’assurer de la bienveillance des futurs hommes-machines vis-à-vis de leurs ancêtres. Cela posé, on voit bien que ce n’est pas gagné et que les modèles culturels des super-héros, des archétypes de Frankenstein, de Faust, de Prométhée jouent des rôles d’alerte, en nous avertissant de cette tendance de l’humanité à se faire peur et à se jouer de l’Apocalypse. Il y est question de course à la domination mondiale, d’eugénisme, de ce qui définit l’humanité et donc la surhumanité, du temps et de la conscience que l’homme a d’exister et qu’il pourrait transmettre à la machine.
Traduit du portugais par Adelino Pereira
Format : 14,5 x 22 cm
Façonnage : Broché
Pagination : 560 pages
Date de parution : 24/09/2020
ISBN : 9782357205192
Prix : 22 euros